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Serge Melly est passé par tous ses états avant de fêter sa réélection

Le syndic de Crassier n’a pas gagné son pari dans la course au gouvernement. Il sauve de peu son siège de député.

01 mai 2017, 00:23
/ Màj. le 01 mai 2017 à 10:30
Un signe? La batterie de la voiture de Serge Melly était à plat avant l'annonce des résultats validant sa réélection au Grand Conseil. Le TCS a remis la voiture en route au moment de la révélation des votes nyonnais.

Hier, comme tous les jours, Serge Melly a gouverné. C’est ainsi que dans le canton de Vaud, on désigne le travail de la traite. Et à l’aube, c’est l’acte incontournable de ce producteur de lait. Mais il est resté loin du seuil d’entrée au gouvernement. Le paysan libre n’a séduit que 10 000 électeurs vaudois, soit 6% des suffrages, ce qui le classe en avant-dernière position.

Sur le chemin des champs où il conduit ses 36 vaches, on n’a guère perçu de tension chez le candidat de Vaud Libre au Conseil d’Etat. On ne sentait pas non plus d’espoir sérieux de bousculer l’establishment politique vaudois au terme d’une campagne terne.

Après son footing dominical, le syndic de Crassier a pris la route de Lausanne. Comme un débutant timide, le député sortant hésite à stationner son véhicule sur les places réservées devant l‘Aula des Cèdres, quartier général des élections cantonales. «C’est vrai après tout. Je suis tout de même un des 15 candidats au gouvernement vaudois», lâche-t-il en montrant patte blanche au vigile de service.

Puis les premiers résultats tombent, parmi lesquels celui de son village qui déclenche une grimace. Le syndic sort cinquième derrière les trois PLR et Pierre-Yves-Maillard avec près d’un tiers de voix de moins que Pascal Broulis. Les autres scores du district ne lui sont guère plus favorables. Avec les résultats des villes, le classement de Serge Melly se détériore, dépassé par un, puis deux prétendants de l’extrême gauche. Quant à sa colistière Sylvie Villa, elle évolue loin devant lui. Il n’y aura pas de match Melly-Nicolet au second tour.

Mais une autre crainte se dessine, esquissée le matin même par sa tante plus que centenaire: «C’est dangereux de se présenter pour deux élections, lui a glissé la doyenne de Crassier. Les gens ne savent plus où ils doivent voter pour toi.» Durant l’après-midi, ces mots ont résonné dans la tête de l’ex-député radical qui a longtemps craint de perdre son siège au Parlement vaudois. «La force de frappe du PLR est impressionnante», reconnait-il en niant tout regret d’avoir quitté cette formation il y a trois ans.

Même les félicitations du président du gouvernement, Pierre-Yves Maillard, qui a souvent trouvé un allié en Serge Melly, doivent attendre. Avant de connaître le verdict des urnes de la ville de Nyon, le Crassiéran compte 50 voix d’avance sur son colistier et syndic de Gland Gérald Cretegny.

Le coup de la panne avant la victoire

Las de patienter à Lausanne, le candidat de Crassier se met au volant pour regagner La Côte. Mais c’est la panne. La Renault Clio ne veut plus rien savoir. Et le moral en prend un coup. Les collègues députés sont goguenards en observant les deux journalistes qui poussent le véhicule en quête d’un démarrage sans batterie. En vain.

Mais cet échec, ensuite compensé par une intervention du Touring Club Suisse, passe vite au rang d’anecdote, car le verdict définitif tombe enfin. En grappillant 50 voix d’avance supplémentaires en ville de Nyon, Serge Melly grille la politesse à son colistier Gérald Cretegny et s’assure de pouvoir siéger une législature supplémentaire dans la nouvelle salle du Parlement.

Dans un soupir de soulagement, il dresse le bilan de sa première campagne hors des rangs du PLR. «Ce n’est vraiment pas facile pour les petits partis dans ce canton.» 

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