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Fédérales 2019: bilan des fédérales «maigre et déprimant» pour les Suisses de l’étranger

La participation des Suisses de l’étranger aux élections fédérales a dramatiquement chuté, et aucun d’entre eux n’a été élu. L’organisation qui défend les intérêts des Helvètes vivant hors de Suisse accuse l’absence du vote électronique.

31 oct. 2019, 07:56
Alors que 73 Suisses de l’étranger briguaient un siège au Parlement fédéral, aucun d’entre eux n’a passé la rampe. (illustration)

L’organisation des Suisses de l’étranger (OSE), qui défend les intérêts des 760’000 Helvètes vivant hors de Suisse, tire un bilan «maigre et déprimant» des fédérales 2019. Outre une participation en baisse, aucun Suisse de l’étranger n’a été élu, pointe sa directrice.

En raison de l’absence de vote électronique, «dans les quatre cantons qui l’utilisaient [en 2015 ndlr], la participation a dramatiquement chuté, de presque un tiers», déplore Ariane Rustichelli, directrice de l’OSE dans un entretien diffusé jeudi par Le Temps. «Et dans les douze cantons qui comptabilisent séparément le vote des Suisses de l’étranger, la participation est aussi en baisse, jusqu’à 10%».

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Selon elle, il faut interpréter cette désaffection «comme un certain ras-le-bol devant une situation qui n’avance pas, mais qui recule», précise-t-elle. «Nous avons besoin du vote électronique pour permettre aux Suisses de l’étranger d’exercer leurs droits politiques», martèle-t-elle.

Mme Rustichelli ajoute que, «souvent» et «contrairement aux idées reçues», les Helvètes résidant dans les pays limitrophes de la Suisse ne peuvent pas voter. «Dans le nord de l’Allemagne, le sud de la France, le sud de l’Italie et ailleurs, la documentation écrite arrive souvent trop tard».

Pas d’élu au Parlement

Alors que plus de 70 Suisses de l’étranger briguaient un siège au Parlement fédéral, aucun d’entre eux n’a passé la rampe. «C’est la seconde raison de notre déprime», explique la directrice de l’OSE. «C’est vrai que l’élection en 2015 de Tim Guldimann avait été assez exceptionnelle, élu en raison de sa stature».

L’ancien diplomate, qui résidait à Berlin, avait conquis un siège au Conseil national en se présentant sous la bannière du PS zurichois. Il avait cependant démissionné deux ans plus tard, arguant de la difficulté de faire de la politique dans un milieu différent de l’endroit où il vivait.

Accusations de l’UDC rejetées

Face à la polémique créée par l’UDC qui a accusé l’OSE de l’avoir désavantagée en recommandant des candidats d’autres partis mais pas du sien avant le scrutin du 20 octobre, Mme Rustichelli rejette les critiques. «Nous avons regardé concrètement comment, durant la dernière législature, les partis se sont comportés sur des questions» qui concernent les Suisses de l’étranger, comme le vote électronique, la double nationalité et la problématique bancaire.

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«On aurait pu aboutir à une liste de vingt parlementaires», mais «il y aurait eu très peu d’UDC et peu de PLR», poursuit-elle. Pour respecter toutes les sensibilités, «nous avons donc affiché [sur notre site, ndlr] les profils, dans chacun des sept grands partis, des trois parlementaires les plus à l’écoute de notre cause».

Quant à l’étude de Swissinfo affichée sur le site et mentionnant le PS comme le parti le plus favorable aux thèmes des Suisses de l’étranger, ce qui provoque un gros mécontentement au sein de l’UDC, elle «aboutit aux mêmes conclusions que l’analyse réalisée» pour l’OSE par le politologue Marc Bühlmann, relève Mme Rustichelli.

Sur les 760’000 Suisses de l’étranger, moins d’un quart d’entre eux sont inscrits sur un registre électoral, ce qui représente tout de même 172’000 personnes.

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