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Fédérales 2019: les Verts évoquent désormais un siège au Conseil fédéral

Devenu le quatrième parti de Suisse au détriment du PDC. Avec 27 sièges au Conseil national, les Verts talonnent même le PLR et ses 29 élus. De quoi donner des ambitions gouvernementales aux gagnants du jour.

20 oct. 2019, 19:51
Regula Rytz le dit sans détour: les Verts doivent avoir un représentant au Conseil fédéral. C'est un siège PLR qui serait visé.

Avec seize sièges supplémentaires, selon les dernières prévisions, les Verts ont bousculé les équilibres sous la Coupole. D'après leur présidente de parti Regula Rytz (BE), le Conseil fédéral ne reflète plus le Parlement. Des changements sont envisagés.

"Il y a eu un bouleversement énorme. Nous sommes peut-être devenus le quatrième parti. Si tel est le cas, nous devons discuter d'une nouvelle formule magique pour mieux représenter les différents partis au Conseil fédéral. La normalité serait d'intégrer un Vert", a souligné Regula Rytz lors de la traditionnelle "ronde des éléphants" sur la SSR, qui rassemble les présidents des plus grands partis.

Nous devons discuter d'une nouvelle formule magique.
Regula Rytz, président des Verts suisses

La Bernoise a toutefois reconnu que cela sera difficile. Aussi bien le PLR que le PDC ont récemment renouvelé un ministre, alors que ces derniers auraient dû partir à la fin de l'année, a-t-elle pointé. "Ca aurait alors été le moment de discuter d'une entrée des Verts au Conseil fédéral". Les ministres étant généralement réélus, son parti aura donc du mal à imposer un changement en décembre. C'est pourtant le moment, aux yeux de la Verte.

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Christian Levrat (FR/PS) envisage également un tel changement. "Pourquoi la droite PLR-UDC, qui ne dispose plus de majorité au Parlement, devrait-elle être majoritaire au Conseil fédéral? Il n'y a pas de raison pour que cela ne change pas", a-t-il tempêté. Et d'ajouter: "Il n'est pas raisonnable que le Conseil fédéral soit à ce point plus à droite que le Parlement."

La question devra se poser, a poursuivi le président du PS. Reste à savoir quand elle sera abordée: dès décembre ou lors de la prochaine vacance, dans un ou deux ans.

Stabilité de la formule magique

Sur la défensive, Petra Gössi (PLR/SZ) a elle mis en avant l'importance de la formule magique. "La stabilité qu'elle apporte est très importante". De plus, si un conseiller fédéral ne fait pas d'erreur, il n'est pas possible qu'il ne soit pas réélu, a encore insisté la présidente du PLR. Pour elle, des discussions sur le sujet ne sont pas pour décembre.

La stabilité qu’apporte la formule magique est très importante.
Petra Gössi, présidente du PLR suisse

Se refusant à toute spéculation, Albert Rösti (UDC/BE) a dit vouloir attendre les résultats avant de commenter un tel changement. Il a par ailleurs tenu à rappeler que l'UDC restait le premier parti de Suisse et que ses deux ministres étaient prêts à une nouvelle législature.

Gehrard Pfister (PDC/ZG) a aussi appelé à attendre les résultats du Conseil national et du Conseil des Etats, où son parti devrait être mieux représenté que les Verts. Après seulement, il faudra évaluer les relations entre les groupes. Le chef du PDC ne peut cependant pas s'imaginer que le seul siège du centre au Conseil fédéral soit contesté.

Compromis en vue

Malgré des échanges, parfois vifs, sur un possible changement au Conseil fédéral, les présidents de parti ont paru ouverts à des compromis lors de la prochaine législature, notamment sur les questions environnementales. Regula Rytz a notamment souligné qu'une politique écologique ne se base pas obligatoirement sur des taxes, faisant ainsi un pas vers les parti libéraux.

Albert Rösti s'est dit prêt à discuter avec les Verts. Et Petra Gössi a mis en avant l'importance de trouver des compromis. Gerhard Pfister s'est lui posé en bâtisseur de ponts.

Dans une pique à la droite, Christian Levrat s'est de son côté réjoui du renforcement de la gauche qui devrait ouvrir la voie sur une législative plus positive. Il sera désormais possible de reprendre les dossiers de la santé, des retraites, de l'Europe ou encore de l'environnement, délaissés par la droite, a envoyé le Fribourgeois.

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