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Un vote blanc qui fait la différence

Les neuf communes ont voté unanimement pour la convention. A une voix près, à La Rippe, le projet de fusion aurait pu être refusé.

10 oct. 2014, 07:54
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Il ou elle pensait rester en retrait sur ce vote-là à bulletins secrets. Un ou une conseiller/ère communal/e de La Rippe a voté blanc au moment où on sollicitait son avis sur la convention de fusion. Et c'est bien ce bulletin blanc qui a justement fait toute la différence. Le verdict le plus serré sur cet objet d'importance qu'est le processus de fusion d'Asse et Boiron est sorti du Conseil communal de la Rippe: 20 oui, 19 non et cette fameuse abstention. Une égalité parfaite aurait été insuffisante pour valider cette convention et aurait été considérée comme un refus.

Avant cela, le débat avait été plutôt serein, malgré la production de deux rapports de commission divergents. La majorité évoquait le risque d'isolement entre la France et une commune de plusieurs milliers d'habitants, la perspective d'un taux fiscal plus attrayant et des services plus performants. "Mais surtout, le vote des citoyens de La Rippe est le point central qui motive notre position. Dans notre pays, les décisions fondamentales sont toujours prises par le peuple" , a insisté le rapporteur Thomas Hempler.

En face, le rapport de minorité évoquait la perte d'autonomie, la perspective d'un développement démographique dangereux - notamment du côté d'Eysins - le peu de gain d'efficacité en ne renonçant qu'à deux associations intercommunales et le "manque d'identification aux futures armoiries" .

Le syndic Jacques Moccand a rappelé que "La Rippe était la commune la moins mariable des neufs, avec ses impôts qui stagnent voire régressent, son absence de château et sa dette de 17 millions."

Chéserex, le syndic Christian Pierrehumbert a rappelé le rôle important du vote des conseillers, le village était appelé à devenir le centre adminstratif de la commune fusionnée. Durant les débats, les anti-fusions se sont majoritairement exprimés, pointant l'endettement de La Rippe, le manque d'investissements de Gingins, notamment en matière de séparatifs des eaux. D'autres voix se sont élevés contre la maladresse de la commune de Signy qui a créée il y a quelques mois une fondation privée, chargée de gérer ses biens immobiliers. Un "subterfuge" dénoncé par quelques conseillers qui avaient l'impression que ce village privait la future mariée de son patrimoine. Alors que la parole n'était plus demandée, le conseiller Steiner a fait un long plaidoyer en faveur de la fusion. "Il faut avoir une vision à 20 ans, laisser les électeurs s'exprimer." Au vote, à bulletins secrets, Chéserex a accepté par 23 oui, 14 non et 0 abstention la convention de fusion.

 

Gingins en dernier

 

Au final, c'est à Gingins, comme prévu, ou presque, que la décision finale a été prise, puisque Gingins a été la dernière commune à voter. Après les arguments défavorables à la fusion développés par l'ancien syndic Pierre Schaller, relayés par certains conseillers, les partisans ont tenu à rappeler l'importance d'une telle décision, engageant la population. Arguments après arguments, après un débat d'une bonne heure, le vote à bulletins secrets a également été demandé, comme presque partout, et le résultat fut clair: 21 oui, 12 non, 0 abstentions.

 

Débats express

 

A Arnex, les conseillers se sont montrés efficaces et déterminés. Il leur a fallu moins d'une demi-heure pour valider la convention de fusion par 26 oui, 2 non et un bulletin blanc.

A Crassier, pas un mot n'a été nécessaire pour que l'assemblée se fasse son avis. Ah oui, une main s'est levée: pour demander un vote à bulletin secret, ce qui est accepté par plusieurs conseillers. Le scrutin a abouti sur une acceptation par 21 oui contre 7 non et deux abstentions.

A Borex, l'objet n'a pas fait discuter plus de dix minutes et la convention de fusion a été acceptée à Borex dans un climat ultra-positif par 22 voix en faveur du projet contre 6 refus.

A Signy, le seul incident notable de la soirée a été l'oubli d'une page de la convention lors de la présentation du texte au rétroprojecteur! Un conseiller général clairement opposé à la fusion a regretté la pression du Canton par le biais de son incitation financière. A bulletins secrets, le préavis a été acceptée par 30 voix pour et 7 contre. Un vote accompagné d'applaudissements.

La palme revient à Grens, avec 100% d'acceptation: 45 oui.

 

Le Canton content

 

Laurent Curchod, "Monsieur fusion" de l'Etat de Vaud, ayant suivi les résultats en direct, ne boude pas son plaisir: "Je ne m'attendais pas à un tel scrore. Excepté La Rippe, où ce fut très serré, les résultats sont très très bons. Je les ai communiqués à l'instant (jeudi soir à 22h) à la Conseillère d'Etat Béatrice Métraux, qui en est très contente. C'est évidemment un très bon signal après la mésaventure de Terre Sainte." Collaboration: Marie-Laure Biaconcini, Jocelyne Laurent, Marie-Christine Fert, Marie-Léa Collardi, Véronique Lorenzini, Valérie Durussel,

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