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JO de Rio: d'anciens dopés pourront participer aux jeux sauf s'ils sont russes

L'hypocrisie entourant la sélection, ou non, d'athlètes anciennement dopés ou soupçonnés de dopage risque de décrédibiliser les jeux olympiques 2016. Le CIO a en effet décidé d'exclure tous les anciens dopés de la sélection russe des JO, une décision qui ne s'applique pas aux autres pays. On retrouvera ainsi à Rio des Américains, Italiens ou Croates qui ont purgé des suspensions pour dopage, mais aucun Russe.

25 juil. 2016, 14:39
Toutes les sélections nationales ne sont pas à égalité face au dopage.

L'Américain Justin Gatlin, suspendu cinq ans pour dopage dans sa carrière, autorisé à courir au contraire de Russes jamais contrôlés positifs: l'inégalité engendrée par la décision du CIO d'exclure de la sélection russe les anciens dopés, même ceux qui ont purgé leur suspension, risque de décrédibiliser les JO de Rio 2016.

"Si j'applaudis la décision d'empêcher les anciens dopés de participer aux Jeux, elle ne peut pas concerner uniquement les Russes. Un vrai message fort en faveur d'un sport propre aurait été de bannir tous ceux qui ont triché": la réaction de la marathonienne britannique Paula Radcliffe est sans équivoque.

Avec cette décision érigée en premier critère à l'égard des Russes qui voudraient voir Rio, le CIO a paradoxalement fait le jeu de la Russie. D'abord, parce que c'est la Russie qui est à l'origine de cette mesure. Les autorités sportives du pays avaient initialement annoncé qu'elles expurgeraient de leur liste de sélectionnés les anciens tricheurs, avant la décision du Tribunal arbitral du sport jeudi et celle du CIO dimanche.

Quelques noms semblaient déjà en sursis comme Ilnur Zakarin, vainqueur d'une étape du Tour de France cette année. Mais au moins quatre sportifs sanctionnés pour dopage figuraient dans la liste des 387 sportifs russes pour aller à Rio. C'était une manière de dire, pour les Russes, qu'ils faisaient le travail, au contraire d'autres comités olympiques nationaux.

Ensuite parce que chacune des épreuves de Rio 2016 va désormais être scrutée sous l'angle suivant: quel ancien dopé est en mesure de décrocher une médaille, voire même l'or? Or, les mauvais exemples ne manquent pas. A commencer par l'athlétisme, la seule fédération internationale qui ait pourtant pris ses responsabilités face au dopage russe. Contre la superstar Usain Bolt se dresse ainsi l'Américain Justin Gatlin. Le champion olympique 2004 du 100 m est le symbole même des largesses de la lutte antidopage dans le passé.

Gatlin a été suspendu à deux reprises dans sa carrière, pour un total de cinq ans - dix ans en première instance! - et peut retrouver sa couronne olympique, douze ans après. L'athlète de 34 ans court plus vite qu'au temps de sa splendeur. Sur le 200 m, il sera en outre accompagné de LaShawn Merritt, également pris par la patrouille pour prise de DHEA, un stéroïde anabolisant, et suspendu près de deux ans 2010 et 2011. Les Etats-Unis jouent-ils vraiment plus le jeu que la Russie?

Dimanche soir, peu après la décision du CIO de ne pas exclure la Russie, la Fédération internationale de tennis a rapidement fait savoir que les joueurs et joueuses de tennis russes sélectionnés remplissaient tous les critères de sélections: cela n'aurait pas été le cas du Croate Marin Cilic, suspendu quatre mois en 2013 pour un contrôle positif à un stimulant cardiovasculaire, si la Croatie avait subi le même traitement que la Russie. Cilic participera donc aux Jeux de Rio.

Si tous ces sportifs ou d'autres suspendus par le passé venaient à briller, la réaction de la "tsarine" de la perche, Yelena Isinbayeva - jamais contrôlée positive mais qui ne verra pas Rio - prendrait tout son sens: "Que tous ces sportifs étrangers +propres+ poussent un soupir de soulagement et gagnent en notre absence leurs pseudo-médailles d'or".

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