Certaines habitudes de transport ont la vie dure. Dans notre région, le taux de motorisation reste élevé (630 voitures pour 1000 habitants), alors que la demande en transports publics a par ailleurs augmenté. Deux tendances a priori contradictoires, qui s’expliquent notamment par l’utilisation croissante de plusieurs moyens de transport pour un seul trajet.
Face à l’engorgement chronique des routes aux heures de pointe, de nombreuses alternatives existent. C’est la raison pour laquelle la Ville de Nyon, en partenariat avec «La Côte», organise une journée spéciale dédiée à la mobilité.
Ponctuant une semaine consacrée à ce thème, ce dimanche verra confluer, sur et autour de la place Perdtemps (rue des Marchandises et rue Saint-Jean comprises), de nombreux stands, ateliers, associations et institutionnels actifs dans ce domaine-clé de la vie quotidienne (un Vaudois se déplaçant en moyenne 1h30 par jour).
Après un accueil «café-croissants» à la salle communale (9h30), la journée débutera avec Vincent Kaufmann, déchiffreur de nos pratiques nomades, qui proposera une conférence sur le sujet à partir des aspirations de la population. A noter que les lignes urbaines des TPN (801 à 805) seront gratuites toute la journée.
Une conférence pour penser la mobilité du futur
Professeur de sociologie urbaine et d’analyse des mobilité́s à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), Vincent Kaufmann proposera une conférence-débat sur le thème: «Penser la mobilité du futur à partir des aspirations de la population» (Salle communale, 10h15).
Spécialiste des modes de vies urbains et de leur évolution dans un contexte globalisé et ultraconnecté, il a contribué au renouvellement des approches de la demande de transport, et à l’évaluation des politiques publiques, notamment en matière de mobilité. Un domaine qu’il connaît bien, réfléchit et analyse depuis de nombreuses années.
Alliant développement théorique et données de recherches empiriques, Vincent Kaufmann contribue à alimenter les débats qui traversent la recherche sur la gouvernance urbaine, l’exclusion sociale, le droit à la ville ou les politiques d’aménagement du territoire.
A 10h15, à la salle Communale, après la partie officielle. Durée de la conférence: 30 minutes, suivies de 15 minutes d’échange avec le public.
Essayer des vélos cargos
Bien connu des bouchers et des postiers anglais du début du 20e siècle, le vélo cargo avait disparu avec la généralisation du moteur à combustion. Mais depuis deux décennies, le voilà de retour, plusieurs fabricants ayant relancé la production pour des raisons écologiques.
Plusieurs types de ces engins, qui offrent une alternative à la congestion chronique des centres urbains, seront disponibles à l’essai dimanche, au stand Tacota. Notamment le dernier arrivé en Suisse – le GSD – long comme un vélo normal, qui permet d’associer le transport de deux enfants à l’arrière, et des charges devant. D’autres vélos seront à l’essai, comme le tandem semi-couché en version électrique, et le vélo pliable Brompton.
A découvrir sur le stand Tacota
Une bourse aux vélos
Le principe est simple: certains viennent pour acheter un vélo, d’autres pour vendre le leur. Entre les deux, une association, Pro Vélo La Côte, qui organise les échanges, s’assure de la qualité des bécanes, moyennant 10% de commission pour chaque transaction.
Dans un pays où près de 350 000 vélos sont vendus chaque année, la bourse aux vélos constitue une alternative intéressante et accessible. Il y a toujours de bonnes affaires à conclure, pour autant qu’on ait l’œil ouvert sur les détails qui comptent: état des freins, de la chaîne et des plateaux, fonctionnement des lampes, taille du cadre, etc. Et puis, un petit tour d’essai s’impose.
Dimanche, au stand de Pro Velo, situé sur la place Perdtemps, côté rue Saint-Jean, l’accueil des professionnels et particuliers souhaitant vendre se fera de 9 à 11h; l’accès à tous de 11h à 16h.
La mobilité et… le cinéma
Le cinéma est à l’honneur dimanche. Plusieurs projections de documentaires sont prévues à la salle communale en collaboration avec Visions du Réel. Parmi elles, «Lampoko» (2017) se déroule dans une zone rurale du Bukina Fasso, et montre la relation entre une humanitaire et les villageois. «The Wildtuin» (2017) épingle le tourisme capitaliste dans une réserve-safari sud-africain, où blancs et noirs fortunés s’extasient sans voir le braconnage qui sévit juste à côté d’eux. Enfin, «Insein Rhythm» dresse le portrait de la vie quotidienne autour d’une gare en Birmanie.
En deux-roues avec un segway
Conduit intuitivement par déplacement du poids du corps, le segway, ou gyropode, a gagné en popularité ces dernières années. Notamment pour les visites de villes, de sites touristiques, ou lors de balades en forêt. Assimilé aux cyclomoteurs, ses utilisateurs sont désormais autorisés à emprunter les pistes cyclables, selon une disposition du Conseil fédéral de 2015. Passe-partout, doté de capteurs électriques activant les freins, cet engin est silencieux et non polluant, mais nécessite une prise en main.
Plusieurs modèles pourront être testés sur le stand Nyon Région Tourisme et Mobiléo.
Les 20 ans de Pro-Jet
Assurant l’entretien courant des vélos en libre-service dans le district, et le rééquilibrage des stations du réseau, l’association nyonnaise Pro-Jet fête son vingtième anniversaire cette année. Composée de 45 collaborateurs, et nouvellement dirigée par Susanne Sinclair et Jennifer Duperret, la structure se consacre depuis ses débuts à l’insertion professionnelle de jeunes en difficulté.
Travaux de peinture, cuisine, ateliers de bricolage, cours de mécanique ont vu passé des centaines d’adolescents en quête de cadre et de conseils au moment de leur entrée dans la vie adulte. Logée dans la vieille usine Stellram, sur une friche industrielle gérée par la Fondation Esp’Asse, l’association Pro-Jet joue un rôle essentiel dans la chaîne de l’emploi régional et l’animation socioculturelle de la ville.
Plusieurs membres de Pro-Jet proposeront un atelier de réparation de vélos le long de la rue Saint-Jean.