Les historiens ont eu tendance trop longtemps à ne mettre en valeur dans leurs récits que les puissants, les rois, les reines, les dirigeants politiques et à délaisser les sans-grade, autant dire la majorité de la population. Parfois on dispose cependant d’autobiographies rédigées par ces couches sociales trop longtemps laissées dans l’ombre.
Les archives communales de Nyon possèdent justement un document rare, l’autobiographie rédigée entre 1897 et 1900 par le Nyonnais Louis Kunz dont le parcours témoigne d’une ascension étonnante. Il naît en 1832 dans un milieu modeste: son père exerce le métier de voiturier et sa mère celui de couturière. Dès 13 ans, il épaule son père tout en hésitant entre des apprentissages de boulanger et de menuisier. Son père l’envoie en 1848 à Paris chez un oncle pour le former au métier de garçon de café. Mais Louis Kunz obtient finalement de se former comme cocher.
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