Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Pas folle la bête: biomimétisme et sens de l’humain

Retrouvez la chronique de Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne.

06 sept. 2018, 15:15
Michel Gauthier-Clerc, directeur du zoo de la Garenne.

Le biomimétisme consiste à imiter la nature au profit des humains, que cela soit une matière, une forme ou une adaptation physiologique. Il est probable que les humains ont toujours eu ce talent d’imitateur et que les chasseurs-cueilleurs ont développé de nouvelles tactiques de chasse en s’inspirant d’animaux qu’ils observaient. Le biomimétisme connaît actuellement une attention accrue car nos ressources s’appauvrissent.

La nature regorge de solutions à nos problèmes et de potentiels d’innovation. Pendant des milliards d’années, les organismes ont été sélectionnés et ont évolué pour vivre dans leur environnement, notamment en économisant de l’énergie, cette énergie qui nous fait désormais cruellement défaut. Nous épuisons les ressources énergétiques fossiles tout en produisant du dioxyde de carbone qui change le climat, et donc notre environnement.

Pourtant, dans l’herbe à nos pieds ou dans les forêts, il existe un processus génial: la photosynthèse. Les plantes utilisent l’énergie solaire, sans limite, et le dioxyde de carbone, pour produire de l’énergie sous forme de sucres…

 

Nous épuisons les ressources fossiles tout en produisant du dioxyde de carbone, qui change le climat»
Michel Gauthier-Clerc directeur de La Garenne

 

L’imitation de la nature, pour être toujours plus performante, n’est cependant pas sans danger car la nature n’est pas parfaite, au sens humain. La nature, c’est aussi l’existence de sociétés esclavagistes, une répartition du travail très inégalitaire, des violences sur les plus faibles. Nos valeurs, notre morale, notre éthique, sont issues de débats et de compromis entre tous les membres d’une société, et ne répondent pas à un simple souci d’efficacité et de rentabilité.

Le développement rapide de l’intelligence artificielle pose ainsi des questions éthiques. Copier l’intelligence humaine pour donner à des robots des capacités d’apprentissage, de prise de décision et de conduite morale n’est pas sans risque.

Quels individus parmi les humains vont paramétrer les bases de la conduite morale et son évolution autonome? Les frontières entre un être vivant et sa copie peuvent se brouiller, et on ne peut pas faire l’économie de débats éthiques et moraux pour choisir avec discernement les futurs développements technologiques.

Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne

Votre publicité ici avec IMPACT_medias