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Pas folle la bête: de l’action des rotifères

Retrouvez la chronique de Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne.

14 déc. 2018, 16:51
Michel Gauthier-Clerc, directeur du zoo de la Garenne.

L’idée de la génération spontanée a traversé plus de deux millénaires de réflexion humaine. Cette idée considérait que de nouveaux êtres vivants pouvaient apparaître à partir de matière inerte. Aristote pensait ainsi qu’ils pouvaient naître sous l’action du soleil sur de la matière humide, puis qu’ils évoluaient vers d’autres formes en se métamorphosant.

Une croyance, encore répandue au XVIIIe siècle, considérait que les mouches naissaient de la dégradation de la viande, bien que des expériences eussent montré dès 1668 qu’au contraire, il fallait bien que les mouches pondent sur la viande. Cette croyance s’est longtemps maintenue car elle permettait d’expliquer la nature et en particulier l’apparition de nouvelles espèces au cours du temps.

A la décharge de nos ancêtres, ils ne pouvaient pas observer l’infiniment petit avant les progrès des microscopes. Il fallut attendre 1862 pour que le Jurassien Louis Pasteur close le débat sur la génération spontanée en démontrant que des micro-organismes étaient présents partout autour de nous.

Couronnes de cils

Certains sont responsables de la dégradation de la matière organique, et ce n’est pas cette dernière qui les fait apparaître. Parmi ces micro-organismes que vous côtoyez en permanence dans votre quotidien sans être conscients de leur présence: les rotifères. Leur nom provient des couronnes de cils qui cernent leur bouche et créent un tourbillon pour entraîner l’eau avec leur nourriture. Totalement inoffensifs, ils vivent dans les milieux humides et se nourrissent de débris, de bactéries ou d’autres petits animaux.

Parmi les 2000 espèces recensées, il a été démontré que certaines étaient capables de survivre à un dessèchement total de leur corps. Une fois réhumifiées, leurs fonctions vitales redémarrent et sont capables de réparer les dégâts occasionnés à l’ADN de leur génome.

Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne

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