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Pas folle la bête: de la distribution des espèces

Retrouvez la chronique du directeur du parc animalier de La Garenne.

12 juil. 2019, 13:00
Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne

Il peut sembler très simple d’expliquer la distribution des espèces dans la nature. Elles sont là où elles doivent être: le cerf dans la forêt, le canard sur l’eau… En réalité cela fait un siècle que les scientifiques élaborent des théories pour essayer de l’expliquer au mieux. Ceci est d’autant plus important de nos jours que beaucoup d’espèces sont menacées et que pour essayer de les protéger, il faut d’abord comprendre quels sont leurs besoins en matière d’habitat. La théorie la plus connue est celle de la «niche». Ce mot décrit tous les facteurs qui sont censés expliquer la présence ou l’absence d’une espèce: la température, l’humidité, l’habitat et les micro-habitats, ses proies, ses prédateurs…

 

La théorie la plus connue sur la distribution des espèces est celle de la «niche».

Cette théorie considère que les espèces sont en compétition entre elles, cela veut dire qu’elles s’excluent les unes des autres de leur niche. Chacun aurait sa place bien déterminée. D’autres scientifiques considèrent que les espèces ont des niches équivalentes et que, finalement, ce qui compte est leur capacité à se reproduire et à se disperser sur de nouveaux lieux.

Stabilité insulaire

Si l’on applique ce raisonnement à une île isolée, il y aurait à peu près toujours le même nombre d’espèces au cours du temps. Il y a un équilibre entre l’arrivée de nouvelles espèces, d’un continent voisin, et la disparition d’espèces déjà présentes sur l’île, parfois depuis des millénaires. Plus l’île est petite et isolée, plus l’espèce risque de s’éteindre. Et si l’on introduit malencontreusement de nouvelles espèces, les «locales» ont plus de chance de disparaître. Cette histoire d’îles peut nous sembler lointaine depuis la Suisse.

Pourtant c’est cette théorie qui y est appliquée. En effet, nos paysages fragmentés par l’urbanisation, les aménagements, les routes…. sont autant d’îles. Les espèces sont souvent confinées à de petits espaces mis en réserve. La création de corridors comme des cordons de forêts, des continuités de rivières, des ponts au-dessus des routes sont autant de liens faits pour connecter un paysage fragmenté, et qui diminuent le risque de disparition d’espèces.

Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne

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