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Pas folle la bête: défense anti-coucou

Retrouvez la chronique du directeur du parc animalier de la Garenne.

25 avr. 2019, 15:05
Michel Gauthier-Clerc, directeur du zoo de la Garenne.

Le mâle du coucou est connu de tous grâce à son chant typique qu’il est possible d’entendre à très grande distance. Peu discret vocalement, il reste pourtant assez difficile à observer dans la frondaison des arbres. Avec un œil exercé, il est cependant possible de le repérer lorsqu’il effectue de longs vols entre des bosquets d’arbres.

Symbole du retour des beaux jours, le coucou bénéficie d’une bonne image. Pourtant la femelle parasite les autres oiseaux en pondant son œuf dans leur nid avant de s’envoler. Elle peut en déposer ainsi dans plus d’une quinzaine de nids. Une fois éclos le poussin du coucou éjecte les autres œufs et se fait nourrir par ses parents adoptifs. La rousserolle effarvatte niche dans les roselières autour des lacs suisses et est souvent parasitée par la femelle du coucou, qui agit à son insu. Cette dernière profite de l’absence de la rousserolle pour pondre très rapidement, parfois en seulement 10 secondes. L’œuf ressemble beaucoup à ceux de la rousserolle et la femelle coucou subtilise un des œufs de la rousserolle afin que le compte soit bon.

Ejecter l’œuf douteux

Pour la rousserolle, l’identification de l’œuf étranger est périlleuse, car la ressemblance entre les coquilles est si forte qu’elle risque d’éjecter l’un de ses propres œufs. Pour savoir si le coucou est passé par son nid, elle s’appuie sur une combinaison d’informations: sa propre observation d’un coucou dans son secteur et les cris d’alerte produits par les rousserolles alentour.

Dans certains cas, elle parvient ainsi à éjecter un œuf douteux. L’habileté de la femelle du coucou tient à sa discrétion. L’enjeu pour elle est de pondre sans être repérée par les rousserolles de tout un secteur.

Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne

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