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Pas folle la bête: effondrement des insectes confirmé

Retrouvez la chronique du directeur du parc animalier de La Garenne.

15 nov. 2019, 11:38
Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne

On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas. Une nouvelle étude vient de confirmer l’effondrement des populations d’insectes. L’étude à laquelle des scientifiques suisses ont participé a été conduite en Allemagne où existe un suivi précis depuis longtemps.

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D’autres études avaient déjà pointé les événements en cours, mais les décideurs avaient semblé les ignorer. Les scientifiques ont là encore analysé des milliers d’espèces, sur des centaines de sites, pendant des années… Le résultat est là: les insectes disparaissent, à la fois le nombre d’espèces et leurs effectifs. Nous ne sommes pas dans un lieu lointain et exotique, mais bien chez nous. On parle des insectes de notre environnement proche. Les populations de libellules et de papillons colorés qui font partie de notre quotidien depuis notre enfance s’effondrent! La communauté scientifique est en règle générale très prudente et n’aime pas, à raison, le catastrophisme.

Agriculture intensive en cause

Cela pousse même certains scientifiques à minimiser la portée de leurs résultats ou d’écarter dans leurs prédictions les scénarios les plus pessimistes de peur d’alarmer à tort.

On l’a vu pour le changement du climat. La réalité dépasse désormais les prédictions. La prudence légitime des scientifiques laisse cependant la porte ouverte à ceux qui défendent leurs intérêts – en général différents de l’intérêt général.

Les scientifiques considèrent que les pratiques agricoles intensives – par la modification des sols, l’utilisation des pesticides et des engrais de synthèse – sont la raison principale de cet effondrement des insectes.

Les insectes nourrissent près de 60% des espèces d’oiseaux. Ils pollinisent la très grande majorité des plantes à fleurs, les sauvages mais aussi les plantes cultivées dont nous dépendons pour notre alimentation. Dans dix, vingt, trente ans, nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas et nous devrons assumer les décisions prises, ou pas.

Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne

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