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Pas folle la bête: la gale sarcoptique

Retrouvez la chronique de Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne.

14 sept. 2018, 08:21
Michel Gauthier-Clerc, directeur du zoo de la Garenne.

La gale sarcoptique est une maladie due à un acarien, de très petite taille, un sarcopte. Il s’incruste dans la peau dans laquelle il circule. Cette maladie est le plus souvent bénigne. Cependant, les animaux avec une déficience immunitaire ou des carences alimentaires peuvent développer des formes mortelles en raison de la perte importante de fourrure et la présence de toxines dans le corps.

Les renards ont subi une véritable hécatombe ces dernières années en Suisse. Le phénomène s’était déjà produit à plusieurs reprises au Canada et en Europe – en Norvège (dès les années 1970) et en Suède dix ans plus tard. Au Royaume-Uni, la maladie a provoqué une diminution de 95% du nombre de renards dans les années 1994 à 1996. Le recul avec le temps a permis de montrer que les populations de renards survivants étaient plus résistantes au parasite et développaient des formes moins aiguës de la maladie. En Suisse, il a été dit que «la pression de la chasse sur les renards doit être maintenue afin de garder cette maladie sous contrôle.» Il n’existe cependant aucun argument scientifique prouvant l’efficacité de cette méthode.

Lynx et chats touchés

Dans d’autres cas de maladie, il a parfois été montré que ce contrôle artificiel pouvait empêcher l’émergence d’une population animale résistante. La transmission de la gale se fait par contact direct, ainsi que par les terriers ou les litières, bien que le sarcopte résiste très peu à la chaleur ou au froid. Lors des pics de développement de la gale chez les renards, d’autres espèces comme les chiens ont plus de risque d’être touchés, de même que lynx et chats forestiers.

Ceci peut poser des problèmes de conservation car ces espèces restent rares et la perte de quelques individus peut être problématique. Du point de vue scientifique, la raison pour laquelle ce parasite émerge de façon aussi fulgurante et mortelle n’est pas claire. Il pourrait être un indicateur de l’état de santé général d’une espèce. Une baisse de l’immunité ou un manque de ressources alimentaires pourrait affaiblir la population et permettre au parasite de se développer.

Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne

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