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Pas folle la bête: la sélection naturelle

Retrouvez la chronique de Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne.

24 août 2018, 08:27
Michel Gauthier-Clerc, directeur du zoo de la Garenne.

Le scientifique n’est pas totalement neutre dans les recherches qu’il mène. En effet, les questions qu’il se pose sont dépendantes du contexte sociétal, des croyances dominantes, des pressions exercées par certains groupes sociaux ou encore de la liberté laissée par les pouvoirs en place.

Conscient de ne pas être dans la ligne de pensée consensuelle, Darwin mit prudemment plus de vingt ans avant de faire paraître son ouvrage «De l’origine des espèces» (1859). Véritable révolution dans le domaine de la biologie, cet essai permit d’expliquer de très nombreux phénomènes observés depuis longtemps. Darwin y présente des arguments expliquant l’évolution des êtres vivants depuis des ancêtres communs – et son moteur: la sélection naturelle.

Darwin remplaça l’action divine par la sélection naturelle.»
Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne

Chaque individu de la même espèce est différent; soumis à la sélection (prédateurs, maladies, etc.), il ne vivra pas le même temps et ne produira pas le même nombre de jeunes. Il ne transmettra pas la même part de son patrimoine génétique aux générations suivantes.

Dieu n’y est pour rien

Une vision différentielle tout sauf évidente à l’époque. Beaucoup depuis près de 2000 ans, suivant Platon, considéraient que les espèces étaient constantes. Par exemple, la taille moyenne des humains ne variait guère au fil du temps, même si chaque individu avait une taille différente. De même, la diversité des adaptations des êtres vivants était majoritairement perçue comme le résultat d’un but à atteindre, fixé par un être supérieur, divin. Darwin remplaça l’action divine par la sélection naturelle.

De nos jours, la sélection naturelle continue bien sûr d’agir, avec un rôle croissant joué par les humains. Un exemple est l’usage massif des antibiotiques ou des insecticides. Ces molécules sont très efficaces dans un premier temps, mais ont pour effet de sélectionner des bactéries ou des insectes résistants. Ces derniers transmettent les gènes de résistance aux générations suivantes, qui finissent par être majoritaires. La seule solution consiste alors à diminuer l’usage de ces molécules pour lever cette pression de sélection.
 

Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne

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