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Pas folle la bête: la traversée du désert

Retrouvez la chronique du directeur du parc animalier de La Garenne.

10 janv. 2020, 15:55
Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne.

De nombreuses espèces d’oiseaux de notre région sont actuellement sur le continent africain, au sud du Sahara, pour y passer l’hiver. Selon les espèces, ils reviendront de fin février à fin mai. La raison majeure de ce séjour à longue distance n’est pas le confort thermique, mais le manque de nourriture en hiver sous nos latitudes, en particulier les insectes.

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De petits passereaux pesant moins de 30 grammes, comme les fauvettes, gobe-mouches ou pouillots… doivent franchir le désert du Sahara à l’automne et au printemps. Du nord au sud, ce désert s’étend sur 1300 à 1900 kilomètres. Pour franchir cette barrière, certains comme le Pouillot siffleur, sont capables de voler d’une traite. Ils volent principalement la nuit, lorsque les températures sont plus basses, et poursuivent leur vol durant le jour suivant. En s’aidant de vents modérés favorables, les passereaux peuvent voler à une vitesse moyenne de 50 km/h et traverser les zones désertiques en une journée et demie. Ils ajustent l’altitude de leur vol en fonction des vents et de la température.

Au-dessus du Sahara, les suivis par radar ont montré que le plus grand nombre volait entre 3500 et 4000 mètres d’altitude à l’automne, et pouvait atteindre 5 000 mètres au printemps. En automne, certains volent en dessous de 1000 mètres d’altitude pour profiter de vents arrières favorables. Ils endurent cependant un air plus chaud et plus sec qui les déshydrate. Ces petits oiseaux migrateurs doivent trouver la meilleure hauteur et trouver l’équilibre entre voler plus vite grâce aux vents et économiser leurs réserves de graisse, tout en évitant la déshydratation.

Beaucoup d’entre eux ne volent que de nuit et effectuent des arrêts dans le désert durant les heures les plus chaudes de la journée pour se mettre à l’ombre, s’abreuver et manger, avant de repartir la nuit suivante. Mais ils doivent pour cela atteindre les rares oasis dispersées dans le Sahara. D’ici quelques semaines, des millions de passereaux vont réaliser cette performance remarquable afin de rejoindre nos régions et de s’y reproduire.

Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne

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