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Pas folle la bête: le cincle plongeur

Retrouvez la chronique du directeur du parc animalier de La Garenne.

17 mai 2019, 11:09
Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne

Le cincle plongeur est un oiseau très particulier vivant exclusivement sur les cours d’eau limpide au courant rapide et très oxygéné, que cela soit en montagne ou en plaine. Il a une vie majoritairement aquatique. En taille, il est légèrement plus petit qu’un étourneau. Posé sur les berges ou sur des rochers, il s’élance et plonge dans le courant, auquel il résiste même s’il est très fort. Il marche au fond du cours d’eau en se stabilisant avec ses ailes pour ne pas remonter à la surface.

Cette technique de chasse est destinée à capturer les larves d’insectes aquatiques et les petits mollusques présents au fond du cours d’eau. Il passe ainsi plus de 50% de la journée à rechercher sa nourriture. Il est adapté pour vivre dans les eaux très froides des torrents de montagne.

Cependant, lors du gel, il est obligé de descendre à des altitudes plus basses où il doit se faire une place sur les territoires déjà constitués d’autres cincles. Dans les secteurs sans gel des cours d’eau, les cincles sont sédentaires et s’éloignent rarement à plus de cinq kilomètres de leur site de naissance. Le couple garde son territoire hiver comme été. Le nid est construit dans des crevasses au bord des ruisseaux et torrents, et souvent sous les ponts en pierre. L’espèce est donc particulièrement exposée à l’artificialisation des cours d’eau.

Le chant, signe de santé

Une étude scientifique a montré que le chant des mâles adultes était influencé par ce qu’ils avaient vécu lors des premières semaines de vie suivant l’éclosion. Les poussins mâles de cincles disposant de moins bonnes conditions physiques (mesurées par leur taille et leur poids) présentent à l’âge adulte un chant moins élaboré et plus pauvre en diversité de syllabes. Ceci est probablement un handicap pour former un couple car les femelles d’oiseaux utilisent souvent la qualité du chant et sa complexité comme un signal de la bonne qualité du mâle.

L’explication possible est que les poussins en moins santé auraient moins de marge pour s’investir dans le développement de leurs structures cérébrales, ce qui aurait un effet à long terme sur leur capacité de chant.

Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne

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