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Pas folle la bête: le lièvre d’Europe

Retrouvez la chronique de Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne.

10 janv. 2019, 08:59
Michel Gauthier-Clerc, directeur du zoo de la Garenne.

Cette chronique a déjà évoqué à quel point notre perception de ce qu’est la «vraie» nature sauvage qui a «toujours» existé dépend fortement des souvenirs de quelques générations qui nous ont précédés, d’autant plus quand les écrits et les photographies décrivant la nature sont rares avant le XXe siècle. Le lièvre d’Europe ne fait pas exception. Il fait partie de la faune traditionnelle de nos campagnes.

Pourtant il est probable qu’à l’origine il ne faisait pas partie de la faune européenne et qu’il a profité d’une des plus grandes catastrophes écologiques passées engendrées par les humains. Lors du Néolithique, la prise de contrôle du sol pour la culture s’est faite par la pratique massive de l’abattage des arbres et du brûlis. Le développement de cette dernière technique a provoqué un vaste phénomène de déforestation au fur et à mesure que les fréquences de brûlis augmentaient. 

L’agriculture a permis de multiplier la taille de la population humaine mondiale, passant de moins de 10 millions d’habitants il y a 10 000 ans à 100 millions il a 3 000 ans. Mais cette forte croissance a provoqué une modification des écosystèmes sur des surfaces de plus en plus en importantes, les transformant en agroécosystèmes.

Adepte des milieux ouverts où il trouve les herbes pour se nourrir, le lièvre se serait répandu en Europe occidentale depuis les steppes orientales. S’il était encore très commun au XXe siècle, ses effectifs sont en chute libre depuis quelques décennies sans que les raisons soient clairement prouvées. La fermeture des paysages par le reboisement pourrait être le facteur principal de son déclin.

Durant le jour, le Lièvre est le plus souvent solitaire. Il dort dans son gîte, une simple cuvette pour s’abriter car il ne creuse pas de terrier contrairement au lapin. C’est là que parfois on le dérange en passant et qu’il détale à des pointes de vitesse pouvant atteindre 80 km/h. La nuit, sa vie est plus sociale. Janvier à mars est une bonne période pour observer les lièvres lorsque la nuit est tombée car lors du rut, ils se rassemblent en petits groupes de mâles et femelles à découvert au milieu des champs.

Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne

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