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Pas folle la bête: pyrale du buis et peste porcine

Retrouvez la chronique de Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne.

27 sept. 2018, 15:27
Michel Gauthier-Clerc, directeur du zoo de la Garenne.

Il neige dans le Haut-Jura. C’est ce que l’on pourrait croire lorsque l’on circule en soirée durant ce mois de septembre près de la ville de Saint-Claude en France voisine. Ce sont des millions de pyrales du buis qui se rassemblent, attirées par les lumières citadines, au point d’avoir empêché les habitants de profiter en extérieur des chaudes soirées. 

Originaire d’Extrême-Orient, le papillon a été introduit accidentellement en Europe. Le premier signalement date de 2007 en Allemagne près des frontières françaises et suisses que la pyrale a franchies dès 2008. Elle est arrivée en Bourgogne en 2013, a progressé en Franche-Comté et a fait une entrée remarquée dans le Haut-Jura en 2017. Les chenilles de ces papillons se nourrissent uniquement des buis qui en meurent. Les paysages autour de la ville de Saint-Claude comprennent de vastes surfaces de buis qui expliquent cette abondance exceptionnelle de pyrales. 

Côté vaudois, La Côte est déjà frappée depuis plusieurs années. Les échanges, commerciaux, touristiques sont mondialisés et de plus en plus rapides, expliquant les cas de plus en plus fréquents d’introduction d’espèces exotiques, insectes, crustacés, plantes, virus… 

Les rassemblements de pyrales du buis, comme ici à Saint-Claude en France voisine, sont toujours très impressionnants. Ce papillon a été introduit accidentellement en Europe en 2007. (Photo: Olivier Julian)

Il est malheureusement probable que dans les mois ou années à venir, un nouveau venu ne cause problème. Le virus de la peste porcine africaine vient en effet d’être détecté chez des sangliers en Belgique. Ce virus provoque actuellement d’importants dégâts dans les élevages de porcs en Chine et est présent depuis plusieurs années en Europe centrale et en Russie.

Bien que les sangliers sauvages soient touchés, le virus se diffuse sur de grandes distances principalement par l’intermédiaire de produits porcins. En Europe, le commerce de sangliers depuis l’Europe centrale pour la chasse est également soupçonné de participer à la diffusion du virus. Les premières victimes de ce virus, mais pas coupables de sa diffusion, seront malheureusement les sangliers sauvages et les élevages de porcs en plein air.

Michel Gauthier-Clerc, directeur du parc animalier de La Garenne

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