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Tchernobyl: la Suisse a multiplié les opérations d'aide aux sinistrés

Suite à la catastrophe de Tchernobyl, la Suisse a multiplié les opérations d'aide aux sinistrés et de prévention d'autres drames.

21 avr. 2016, 10:16
Après être parvenue à récolter près de 1,9 million de francs auprès de la population, la Chaîne du Bonheur a mis sur pied un programme destiné à l'amélioration du traitement des enfants leucémiques.

Le 26 avril 1986, comme les autres habitants de la planète, les Helvètes ont appris avec effroi la fusion du coeur du réacteur n.4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Durant les jours, les mois et les années qui ont suivi la catastrophe, la Suisse a multiplié les opérations d'aide aux sinistrés et de prévention d'autres drames. Tour d'horizon.

Sans surprise, une bonne partie de l'élan de solidarité helvétique a pris la forme d'aides humanitaires. Après être parvenue à récolter près de 1,9 million de francs - dont 1,5 million en 1990 - auprès de la population, la Chaîne du Bonheur a par exemple mis sur pied un programme destiné à l'amélioration du traitement des enfants leucémiques.

"En Europe occidentale, la chimiothérapie permet de guérir 65 à 85% des enfants malades. En Union soviétique, le taux moyen de guérison n'est que de 5%", rappelait l'organisme dans son rapport annuel de 1990. Ce programme a permis la mise à disposition de l'Hôpital N.1 de Minsk de matériel, ainsi que la formation du personnel médical soviétique par des spécialistes suisses.

Plus de 16 millions en six ans

Du côté de la Direction du développement et de la coopération (DDC), l'accent a été mis sur trois grands axes: aide médicale (envoi de matériel, traitement en Suisse d'enfants, etc.), aide scientifique (mesures systématiques de la radioactivité, etc.) et aide technique (communication, accès à l'information, etc.). Rien qu'entre 2000 et 2006, la DDC a consacré quelque 16,5 millions de francs à l'aide aux communes touchées en Biélorussie, en Ukraine et Russie.

Dans deux régions situées autour des villes biélorusses de Gomel et Moguilev, la DDC s'est fixée pour but d'améliorer l'état de santé des mères et de leurs enfants. Des équipements médicaux de base y ont été installés et des échanges entre professionnels de la santé suisses et biélorusses organisés.

La DDC a également participé à des programmes internationaux d'aide humanitaire, tels qu'Ethos ou Cor, et a été l'instigatrice du site www.chernobyl.info. Co-parrainée par les Nations Unies, cette plate-forme fournit des informations neutres et indépendantes sur la situation dans les zones concernées par l'accident, permettant aux organisations présentes sur le terrain de mieux coordonner leurs activités.

Eviter que le pire ne se reproduise

En ce qui concerne les contributions suisses en matière de sécurité nucléaire, on peut relever entre autres la participation du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) - à hauteur de 15,4 millions d'euros (16,8 millions de francs) - au Chernobyl Shelter Fund (CSF). L'objectif de ce fond multilatéral est de renforcer durablement la chape de béton et d'acier qui enveloppe le réacteur n.4 de la centrale de Tchernobyl.

Jusqu'en 2011, le SECO a également fait partie des contributeurs - à hauteur de 12,5 millions d'euros - à un autre fond, le Nuclear Safety Account (NSA). Le but du NSA est la sécurisation des réacteurs nucléaires soviétiques de première génération en Bulgarie, Lituanie, Russie et Ukraine en vue de leur mise hors service anticipée.

Parallèlement, des spécialistes de la Division principale de la sécurité nucléaire (DSN) - l'ancêtre de l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire, l'IFSN - ont participé à l'élaboration de conventions internationales visant à éviter qu'une catastrophe semblable à celle de Tchernobyl ne se reproduise.

La Suisse a ainsi signé en 1988 la Convention sur la notification rapide d'un accident nucléaire, ainsi que la Convention sur l'assistance en cas d'accident nucléaire ou de situation d'urgence radiologique. Huit ans plus tard, Berne a ratifié la Convention sur la sûreté nucléaire, devenant l'un des Etats fondateurs de ce texte.

Mesures de la radioactivité

L'IFSN rappelle que la Suisse n'a pas non plus ménagé ses efforts au niveau sanitaire: elle a participé activement aux discussions internationales concernant la contamination de denrées alimentaires par des radionucléides, que ce soit au niveau de l'AIEA, de l'AEN, de l'OMS ou de la FAO.

Quant à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), il indique avoir mis à disposition - tout comme l'Office fédéral de la protection de la population - les compétences de ses experts lors de missions ponctuelles en Biélorussie et en Ukraine. Il s'agissait notamment d'opérations de mesures de la radioactivité du corps entier. 

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