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Les journalistes de La Côte racontent leurs années "Cess"

Six membres de la rédaction racontent leur passage par le Gymnase de Nyon.

20 avr. 2018, 10:54
Six journalistes de La Côte racontent leurs années au Gymnase de Nyon

Didier Sandoz, à l’école de commerce de 1988 à 1991

"Mon meilleur souvenir du Cess? C’est quand j’en ai été brièvement exclu. 16 janvier 1990. TV et radios inaugurent l’info en continu et George Bush senior lance ses frappes chirurgicales sur l’Irak. L’événement est médiatique et hypnotique. L’école ne me verra pas ce mercredi-là. En guise de motif sur la petite feuille rose pour les absences, je mentionne «Guerre du Golfe». Une excuse qui me vaut alors... une semaine de suspension. Une semaine qui m’a permis de me glisser dans la rédaction du «Quotidien de La Côte». Merci sincère pour ce tremplin efficace. Et depuis, je me méfie de l’info en continu.»

Gilles Biéler, au gymnase de 1997 à 2001

"Denis Girardet était déjà prof de français au gymnase à son ouverture en 1988. Quatre ans plus tard, tout gosse, je créais le très éphémère “Journal des Pervenches”. Je savais alors déjà que je voulais être journaliste, mais il aura fallu attendre ce prof passionné pour que je sache écrire. On ne choisit pas ses déclics, pas plus qu’on ne les explique, cet homme m’a montré la voie, croyant en mes capacités, alors qu’ à la lecture de Molière je préférais de loin les parties de bingo au Pointu. Avec lui, j’ai eu la chance de rencontrer toute la noblesse d’un enseignant. Celui qui sait se concentrer sur les richesses de ses élèves, avec la passion, plus que tout, de les voir grandir.»

Florian Sägesser, au gymnase de 2002 à 2005

"Je passe sur ce désarroi, vif et heureusement passager, à mon arrivée: la masse de travail me paraissait insurmontable. Pas si simple d’arriver à maturité. Question de rythme, une fois pris, un rythme de croisière. Tant de choses à raconter... Ma classe (la M03), les parties de babyfoot avec «L’Eagle» (il se reconnaîtra)... Des éphémères et, un jour, ma rencontre avec Milan Kundera, qui n’eut rien d’une plaisanterie, si marquante que depuis, j’ai lu son œuvre – en intégralité. Elle trône au cœur de cet âge d’or. Le gymnase, j’y suis retourné, onze ans plus tard, pour vernir mon premier roman. Pour ces raisons, et d’autres qui m’échappent, il me fallait le faire entre ces murs.» 

Laura Lose, au gymnase de 2009 à 2012

"Lorsque je me souviens de ces années, c’est à elle que je pense sans hésiter. Dans cette période pleine de doutes, son sourire a illuminé chaque moment. Mon amie avec laquelle j’ai tout partagé, à commencer par ces bons vieux «dîners de pauvres», composés de pain, de jambon et de l’inévitable sauce cocktail. Mais aussi notre passion commune pour les maths (!), des dizaines de caffè latte sirotés en observant les passants d’un œil aiguisé, les surnoms codés de tous ceux qui nous entouraient, et la musique, comme une évidence. Une complicité née entre ces murs qui n’a jamais cessé de grandir."

Nathalie Hug, au gymnase de 2004 à 2007

"Face à la classe pendant un exposé d’économie, j’ai balancé mon étui à lunettes par terre. Me baissant pour le ramasser, je me suis cognée le front contre le bureau. Bruit sourd. En me relevant, j’ai poursuivi l’exposé l’air de rien. La classe me regardait avec des yeux ronds. Un murmure est parti du fond, puis fou-rire généralisé. La prof s’y est mise aussi. J’ai fait un effort surhumain pour continuer. Attendant la sonnerie pour exploser. Quand M. Rogivue, le prof d’anglais, est arrivé pour le cours suivant, on se roulait par terre sur la passerelle. Il a dû nous enjamber pour entrer dans la classe, glissant de sa voix ténébreuse: «Vous faites plaisir à voir...»

Antoine Guénot, au gymnase de 2000 à 2003

"Au départ, il y a avait de quoi être un peu stressé. C’est qu’on ne m’avait pas dit que le gymnase, c’était aussi des «potes» pour la vie, les premières grandes sorties et de nouvelles nourritures intellectuelles. J’étais mauvais dans les matières scientifiques. Je me revois d’ailleurs rendre feuille blanche lors d’un test de physique, cinq minutes après avoir reçu ma copie. En revanche, j’ai savouré les cours de littérature anglaise et française. Ceux d’histoire, aussi, dispensés par (l’intense) Etienne Honoré. Des années charnières qui ont semé des graines, dont certaines germent encore.»

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