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Paléo: deux générations réunies sous les éclairs

Entre The Cure et Lomepal, entre rock et hip-hop, les concerts du jeudi ont rassemblé parents et enfants sur l’Asse. Récit d’une soirée électrique.

26 juil. 2019, 12:27
Lompal a joué sous les éclairs.

La sueur était devenue un tel compagnon de route qu’on imaginait peu la pluie d’orage s’inviter à la fête avant ce week-end. Pourtant, jeudi dans l’après-midi, Paléo l’annonce: les éclairs vont s’abattre sur l’Asse dans quelques heures. Tant mieux! On était à deux doigts d’apprendre la danse de la pluie. À 16h, on essaye encore de se rafraîchir comme on peut. Brumisateurs, fontaines et glaces à l’eau sont nos meilleurs amis. Parole de festivalier, pas question de sortir les bottes et les ponchos de si vite! 

Oublions donc ce climat désertique avec un peu de musique. Pour son jeudi, Paléo a prévu deux types de parcours: les guitares rock d’un côté, les beats hip-hop de l’autre. Une belle manière de rassembler les jeunes, venus se secouer au concert de Lomepal, et leurs parents, qui, eux, attendent de pied ferme The Cure, groupe légendaire de cette 44e édition.

Débardeurs, sneakers et textes post-adolescents

On manque de peu la rage introspective de la Neuchâteloise Emilie Zoé, dont on connaît si bien le talent. Direction le Village du Monde. Une queue de castor en guise de quatre-heures, immersion dans le hip-hop old school des Québécois Dead Obies. Débardeurs de basketteurs et sneakers compensées, des textes en «franglais» sur un son «boom-bap», les rappeurs partagent leurs ondes positives. Mais sans éclat. 

Ambiance plus mélancolique du côté du Détour avec Zed Yun Pavarotti, jeune phénomène français du rap atmosphérique dopé au vocodeur. Mains derrière le dos, visage et cou tatoué, il clame ses textes post-adolescents dépressifs sur des beats aériens. On valide le style, mais le jeune rappeur ne vient jamais chercher son public, va même jusqu’à s’asseoir sur scène en vrai nonchalant. Il en faut plus pour nous convaincre.

Une voix à déboiser un caribou

Retour au Dôme pour saluer les acrobaties du Cirque Alfonse. Mais il ne faut pas traîner si l’on veut se frayer chemin vers la Grande scène où est attendu Lomepal. Son public est déjà là, remonté à bloc. Les écrans annoncent des orages violents à venir. Ce qui n’est pas près de décourager les fans du rappeur, impatients, qui appellent leur idole bien avant l’horaire annoncé du concert. L’artiste de 27 ans débarque sur son podium, sous un projecteur lumineux en cercle qui diffuse un néon violet. 

Un parfait accord esthétique avec les premiers éclairs qui se montrent au loin. Dynamique, chaleureux et généreux, le Français fait sauter toute la plaine au rythme de sa variété nouvelle, teintée de hip-hop. Batterie, guitare et synthé à l’appui. «Paléo, je vous entends dans mes oreillettes. Je veux que vous chantiez!» Premières gouttes de pluie. Mais la tempête ne se montrera finalement pas. Le show, lui, est assuré, efficace, mais on attendait un peu plus de la jeune star, véritable pile électrique au Montreux Jazz l’année passée. Le reproche va à la setlist, qui fait la part belle à «Jeannine», un dernier album plus sage et introspectif. Et musicalement redondant. 

Le véritable coup de cœur de la soirée se vit sous un Dôme plein à craquer. La Québécoise Charlotte Cardin, sa voix à déboiser un Caribou et son charme instantané occupent tout l’espace, séduisent jusqu’à la queue infernale du stand à poutines. Ce qui n’est pas une surprise tant on avait chanté les louanges de la belle lors de sa première venue, au Club Tent l’année passée.

Les gouttes n’inquiètent pas Robert Smith

La pluie s’intensifie. Pas encore de quoi regretter les bottes, mais on préfère enfiler le poncho pour profiter pleinement de The Cure. Voilà d’ailleurs le groupe légendaire, à 23h30 tapante. C’est parti pour deux heures de show. Premier constat, les gouttes inquiètent moins le maquillage de Robert Smith que sa tignasse. Smith, 60 ans, dont quarante passées sur scène, n’a rien perdu de sa verve. Ni de sa voix. Encore moins de son âme de rockeur.

Les Anglais labourent l’Asse à coups de riffs, jouent fort et bien. Rarement on a entendu un son aussi impeccable sur cette Grande scène. Les Cure ne sont pas venus pour bavarder, mais bien pour déchaîner leurs guitares, faire revivre la pop gothique et psychédélique à l’aube de la new wave. Pour leur quatrième Paléo, les rockeurs offrent des retrouvailles en apothéose. Et un rappel de plus de 30 minutes au son de leurs plus grands hits pop, «Boys Don’t Cry» – évidemment – en tête. 

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