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Paléo Festival: une ville éphémère de 50'000 habitants construite en un mois

Le Paléo Festival débute le 17 juillet prochain. Du côté de Nyon, 250 bénévoles et une centaine de professionnels s'activent depuis plusieurs semaines déjà pour monter une vraie ville éphémère.

09 juil. 2018, 09:23
250 bénévoles et une centaine de professionnels sont mobilisés pour monter les infrastructures du Paléo.

Alors que le Montreux Jazz bat son plein, près de 400 personnes s'activent à la construction du Paléo Festival prévu du 17 au 22 juillet à Nyon (VD). Des impératifs précis permettent de faire naître en temps et en heure cette ville éphémère de 50'000 habitants.

Dans un ballet de camions et d'utilitaires, grâce à un tourbillon de volontaires circulant au milieu des échafaudages, le terrain de l'Asse, dûment fauché, se transforme en espace urbain. En musique, très souvent.

"La ville, on la construit en quatre semaines, grâce à un mélange de professionnels et de bénévoles", raconte Stéphane Python, responsable du département des Constructions du Paléo. Il est l'un des 55 collaborateurs engagés à l'année pour préparer le festival en cours et avoir un oeil sur le suivant.

 

 

Minutie et points GPS

Aujourd'hui, 250 volontaires sont rattachés aux constructions du 43e Paléo. Les bénévoles viennent de tous horizons. Une centaine de collaborateurs de diverses entreprises eux s'occupent notamment des travaux jugés dangereux, (en hauteur, gros raccordements électriques, etc.).

La préparation est minutieuse. Pour concevoir la ville, on l'a divisée en quartiers, puis en rues", explique le maçon de formation, et "diplômé de l'Université Paléo, là où l'on apprend ce qu'il ne faut pas faire".

Ne pas perdre les clés

Outre les contraintes de sous-sol (eau, électricité acheminées par les conduites des services industriels), la ville est dessinée virtuellement à l'échelle 1/1, grâce à 500 points GPS tracés par un géomètre. S'y ajoutent 4500 points réalisés par les bénévoles. Ensuite, le marquage est effectué au spray sur le terrain, avant l'édification des constructions.

"On monte 250 cantines et bars (contre 25 en 1992!), six scènes de différentes tailles, neuf kilomètres de barrières. Mais aussi 420 containers pour les loges, les bureaux et les WC. Chacun d'entre eux a un responsable. "Il faut voir le tableau des clés", sourit Stéphane Python.

"La météo a un gros impact sur notre montage. La pluie, par exemple. entraîne des restrictions de circulation, car le sol doit être beau pour les spectateurs. On s'attache également à la qualité de l'herbe, qu'elle ait une bonne portance et résistance."

 

 

De la gueule

"La ville est certes fonctionnelle et sécuritaire. Mais elle doit aussi être belle. Ainsi, nous construisons plein de choses inutiles, mais indispensables, parce qu'à la fin c'est le plaisir du spectateur qui compte".

Et de citer les décors, les places assises pour manger, des filets de couleur sur les barrières, des kilomètres de guirlandes et d'éclairage "pour que le chapiteau ait de la gueule et que ce soit beau de jour comme de nuit".

Lois très simples

L'aménagement est dicté par des lois très simples: écouter de la musique, boire et manger et aller au petit coin. "Avec ce trio, on construit les flux, les horaires, les ravitaillements des stands, en tenant compte des interférences sonores, des mouvements de foule", souligne le responsable.

"Le risque zéro n'existe pas. Mais jusqu'ici, Paléo n'a jamais connu d'accident grave, seulement de la bobologie", souligne Stéphane Python. "L'énorme coup de vent de 1992 qui avait mis à mal le grand chapiteau est toujours dans les esprits; on avait eu beaucoup de chance alors".

Amélioration du confort

Le festival essaie de ne pas opérer trop de changements d'une année à l'autre. Ils visent avant tout le confort du spectateur. Le chef des constructions en veut pour exemple les 12'000 places assises entre le terrain et le camping (1500 de plus qu'il y a deux ans), ainsi que les surfaces couvertes où s'abriter (1500 m2 supplémentaires).

Dans les nouveautés de 2018, Stéphane Python cite la construction d'un décor "Dolce Vita" monumental, spectaculaire. Il illustrera la thématique du Village du Monde, l'Europe du sud.

Mais Paléo procède également à de petits tests. "Nous avons été approchés par un groupe d'architectes passionnés. Ils ont proposé un banc en terre de 15 mètres, en forme de V. Il est constitué de différentes terres compactées", explique le responsable. "On va voir comment le public se l'approprie".

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