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Paléo: la douce berceuse tropicale de Dame Lana

Lana Del Rey a plongé l’Asse dans son rêve américain, mercredi. Un show écourté et bien trop sage qui touchait par moments la grâce lorsque la chanteuse se libérait de ses artifices.

25 juil. 2019, 11:11
Lana Del Rey a amputé son show de 30 minutes. Ce qui n'a pas manqué de laisser un goût doux-amer sur les lèvres des fans.

Sa venue avait tout d’un événement. D’abord, parce que Lana Del Rey se fait rare. Sa dernière prestation en Suisse remonte à l’été 2016 au Montreux Jazz. Ensuite, car pour son unique date helvétique cette année, la pop star américaine a choisi Paléo. Une première.

Depuis l’annonce du programme du festival nyonnais au printemps, la question était sur toutes les lèvres: sa douce mélancolie trouverait-elle écrin sur la grande scène d’un open air? D’autant que depuis le carton planétaire de «Born to Die» (2012), l’icône glam au penchant rétro se traîne une mauvaise réputation scénique. En cause – dit-on – son regard fuyant et un recours abusif au play-back.

Vérifications mercredi soir, sur l’Asse. Après le show électrique de la bête de scène M, difficile de faire redescendre la pression et de s’imaginer rentrer dans la bulle rêveuse de Miss Lana. A 23h44, la foule est compacte. Sur la gauche de la scène, elle s’entasse jusqu’à hauteur du Club Tent. Evènement il y a. Sur scène, des palmiers surplombent des transats roses de chaque côté de la scène. Au milieu un piano à queue. À gauche, une balançoire suspendue. A 23h45 pétantes, heure prévue du show: hurlements réglés comme des coucous. 

Volume à la baisse

Il faudra attendre quinze minutes de plus avant de voir une silhouette féminine, robe argentée moulante, apparaître sur un podium. Cris stridents. Est-ce elle? Les écrans de scène projettent l’image en noir et blanc. La silhouette se rapproche. Il s’agit en réalité de l’une de ses deux danseuses-choristes. Diva Lana apparaît enfin, vêtue d’une longue robe rose aux motifs fleuris, collier et bracelets de perles. Le tube «Born to Die» ouvre le show. 

 

Sourire aux lèvres, Lana Del Rey traîne sa robe et son spleen sur les planches.

Difficile d’entendre la voix de la belle au milieu des fans qui s’époumonent. Son surcompressé, volume à la baisse, tout laisse à croire que l’on entend une bande sonore. Le guitariste, d’ailleurs, semble faire figuration. Pourtant, lorsque l’instrumental marque ses poses, la voix résonne. Douce et limpide. Elle chante, c’est sûr. Mais pas toujours.

Sourire aux lèvres, Lana Del Rey traîne sa robe et son spleen sur les planches, qualifie Paléo de «plus joli endroit du monde». Pour «White Mustang», elle s’allonge sur le piano. Puis sur le sol. Et vient s’agenouiller devant les barrières qui la séparent de la foule en délire. 

Show amputé de 30 minutes

La douce berceuse de la New-Yorkaise nous vient à envier les transats de la scène, histoire de se laisser pleinement embarquer dans son rêve évanescent. Trop poli et retenu, le show n’atteint jamais la dimension de la plaine de l’Asse. Là où le Stravinski de Montreux offrait un parfait écrin à cette dream-pop mélancolique qui nécessite d’être emmitouflée. Le terrain se vide peu à peu. Pourtant, la chanteuse atteint la grâce dans l’épure lorsqu’elle entame «Video Games», suspendue à sa balançoire, où seul un piano vient soutenir sa voix, sans artifices cette fois. Frissons.

Après «Doin’ Time», une reprise du groupe Sublime publiée au printemps dernier, Lana annonce la sortie de son nouvel album pour le mois d’août, «Norman F**king Rockwell». Avant d’entamer son final avec «Summertime Sadness» et «Venice Bitch» sous des lumières tropicales, de faire des selfies avec les premiers rangs et de trahir ainsi son play-back évident avant pluie de confettis. Sourire toujours, Lana Del Rey quitte la scène à 1h du matin. Son show aura donc été amputé de 30 minutes. Ce qui ne manque pas de laisser un goût doux-amer sur les lèvres des fans.

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