Paléo: les artistes incontournables de ce vendredi

Angèle, un joyeux bordel

Découverte à Paléo en 2018, tout le monde désormais se l’arrache! Avec son esthétique et ses clips à la fois fun et percutants, Angèle crève l’écran et s’affirme, après Stromae et Damso, comme le nouveau phénomène de la scène belge. Son premier album, «Brol», est une ode au bordel, au chenit, au bazar. Mais qu’on s’entende! Dans un package mêlant humour, autodérision et une voix divinement jazzy, la frangine de Roméo Elvis jongle avec des éléments de pop, chanson, rap ou électro dans un twist arty délicieusement espiègle. Alors du bordel oui, mais absolument joyeux, définitivement léger et généreusement optimiste. Fresh! GRANDE SCÈNE – 18H45

Makala, vers de lance

Après avoir retourné le Club Tent en 2018 avec l’XTRM Tour et ses acolytes Slimka et Di-Meh du collectif Superwak Clique dont il est l’un des fondateurs, Makala revient en solo sans changer de prétention: où qu’il passe, l’herbe trépasse. Fer de lance du rap genevois, Makala, adepte d’un rap lucide, se démarque avec une écriture fine et posée. Mais qu’on ne s’y méprenne pas: le gaillard est cash et ça clashe. Plus déterminé que jamais, il confirme sa stature de bête de scène hors norme, outrepassant tous les codes. Après Varaignée, le message est bien passé: son règne sur le rap helvétique a commencé. LE DÉTOUR – 18H45

Cirque Alfonse, un tabernacle sous tente

Messe à gogo surréaliste, happening musical débridé, office exubérant et festif, le Cirque Alfonse est tout cela à la fois. En prenant appui sur les arts et techniques du cirque, la troupe explore les aspects les plus pittoresques du folklore québécois. Avec leur spectacle «Tabarnak», c’est la messe – comme espace de naissance, de communion, de mariage, de mort – qui est passée au crible. En compagnie de ses acrobates, ses danseurs, ses musiciens talentueux et versatiles, le Cirque Alfonse invite à une joyeuse virée entre enfer et paradis, sur un chemin de croix anarchique et poétique. LE DÔME – 20H

Damso, label plume

Et si la plus belle plume du rap dit français était belge ? Damso est en tout cas l’un des artistes les plus populaires du moment, alignant les disques de platine et de diamant. Découvert sur un album de Booba, son flow posé et sa plume crue et incisive lui ont permis de tailler sa route pour devenir le nouveau poids lourd du rap francophone. Hashtag «explicit», ses textes ne s’encombrent pas de précautions et Damso est fier d’être un franc-tireur. Insolent, mais brillant, le «Dems» pour les intimes ose parler de tout. Feu de bois, Smog, O Macarena, contre vents et marées, la vague Damso va déferler sur la plaine de l’Asse. GRANDE SCÈNE – 21H

Hoshi, mangarock

Avec ses grands yeux pétillants bordés de khôl, ses tatouages et son chignon, Hoshi ressemble à une héroïne de mangas qui aurait grandi en écoutant Nirvana, Gainsbourg et Patti Smith. Hoshi – étoile en japonais – a tout de l’astre tombé du ciel. À 22 ans tout rond, elle projette une sublime voix éraillée, qui lui donne une intensité bouleversante, jusqu’à la fêlure. Elle balance tout, sans s’économiser. Ses amours, sa mélancolie. À l’aise tant dans la chanson française rock dépouillée que dans la pop lumineuse, sa grâce fragile de jeune artiste à fleur de peau brille comme une comète. LE DÉTOUR – 21H15

H.F. Thiéfaine, pépère du rock français

À la confluence du rock anglosaxon et de la tradition française de chansons dites à textes, HubertFélix Thiéfaine allie une musicalité électrique à une écriture poétique d’une rare intensité. Avec un regard lucide et une pointe de cynisme assumée, il dépeint l’humain dans toute sa complexité. Après 40 ans de chansons qui l’ont propulsé au firmament du paysage musical francophone, H.F. Thiéfaine s’offre une tournée anniversaire. Ce rockeur écorché vif à la voix profonde, chanteur de la vie et de la mort, du sexe et de l’amour, n’a pas fini de répandre son éloge de la folie ordinaire. LES ARCHES – 22H30

BCUC, claque en approche

Il y a toujours un avant et un après BCUC, tant les lives de ce collectif originaire de Soweto sont exaltants. Les sons indigènes s’y déclinent en un festival de styles, de la soul au funk en passant par le punk, tant influencés par un Fela Kuti qu’un James Brown. Chants rituels ou d’église, tout est métamorphosé par leur énergie rebelle. Face aux rythmes traditionnels Nguna et Tsonga, s’élève une voix soul grisante ou un rap vibrant, qu’une attitude résolument rock’n’roll finit de magnifier. De cet équilibre entre tradition et modernité naît une musique intemporelle, qui dit l’Afrique d’aujourd’hui et de demain. LE DÉTOUR – MINUIT

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