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Le rapprochement entre GM et Peugeot a du mal à convaincre

Même si le constructeur américain va prendre 7% du groupe français, les deux firmes restent en surcapacité industrielle.

08 mars 2012, 00:01
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Au moment où de nombreux constructeurs cherchent des solutions à leurs difficultés en Europe, l'alliance entre PSA Peugeot Citroën et General Motors alimente toutes les conversations au salon de Genève.

Le français a lancé une augmentation de capital d'un milliard d'euros, au terme de laquelle GM prendra 7% des parts de PSA, la famille Peugeot passant de 31 à 25,2% du capital. Cette opération nous donne " la capacité de faire les dépenses nécessaires aux investissements avec GM, sur un certain nombre de projets ", explique Jean-Baptiste de Châtillon, le directeur financier. Il s'agit de " projets que nous voulions réaliser, mais que nous n'avions pas la capacité de faire aussi rapidement ", le tout " avec une plus grande rentabilité que si nous étions seuls ", poursuit-il. Des idées qui portent sur les petites voitures, les familiales, les "cross over" et les monospaces. Le premier véhicule arrivera en 2016

" Nous avons identifié des programmes sur lesquels on veut travailler avec PSA. D'autres pourraient être ajoutés au fur et à mesure si la coopération se déroule dans un climat de confiance ", souligne de son côté Stephen Girsky, vice-président de GM. Grâce également à la mise en commun des achats, les deux groupent espèrent économiser chacun un milliard de dollars par an à partir de 2016.

 

"PSA a besoin de cash"

 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les rivaux des deux groupes sont sceptiques. Renault, allié du japonais Nissan depuis treize ans - dont il détient 43,4%, alors que le japonais possède 15% du français -, s'est montré particulièrement réservé. " Selon notre conception, une alliance doit reposer sur des participations croisées. De cette façon, tout ce qu'un constructeur met en oeuvre pour faire profiter son partenaire de son savoir-faire, il en obtient un retour concret sur le plan financier ", a réagi Carlos Tavares.

Le directeur opérationnel de Renault a aussi rappelé qu'à ses yeux, créer une structure d'achat commune, et surtout faire travailler les ingénieurs ensemble, " prend du temps ". Bref, l'opération constitue plus, selon lui, une " prise de participation de GM " dans un contexte où PSA a " besoin de cash ".

Daimler estime que le rapprochement PSA-GM n'est pas de même nature que son partenariat avec Renault (via des participations croisées de 3,1%). " Alors que notre coopération avec Renault consiste à ajouter des forces, cette nouvelle alliance essaye surtout de relever des défis en Europe ", a estimé Dieter Zetche, le patron du spécialiste allemand du haut de gamme.

Tous les observateurs soulignent que ce rapprochement laisse entier la question des surcapacités des deux constructeurs sur le Vieux Continent. " Ils ont le même problème, je me demande comment ils vont apprendre l'un de l'autre pour le résoudre ", commente Carlos Tavares.

 

Sites menacés

 

PSA et GM ont indiqué qu'ils traiteraient la question séparément. PSA compte régler ses problèmes de surcapacités de production en Europe " sur les 18 à 24 mois " à venir, a précisé Denis Martin, le directeur industriel de PSA.

D'ici à l'élection présidentielle, une annonce semble impossible, mais le site d'Aulnay-sous-Bois, qui produira la Citroën C3 jusqu'en 2014, semble menacé après cet horizon. L'avenir des sites de Sevelnord, près de Valenciennes, et de Madrid, est aussi incertain. Parallèlement, Opel pourrait fermer deux nouvelles usines en Europe, en Allemagne et en Grande-Bretagne, selon la presse américaine.

De son côté, Sergio Marchionne, le patron de Fiat-Chrysler, affirme qu'il " n'aimerait pas être dans les chaussures de GM ", car " une prise de participation de 7%, qui ne prévoit pas une intégration des activités européennes, n'est pas la bonne réponse " dans l'immédiat, même si des effets bénéfiques se verront à " moyen et long terme ".

Fiat " reste ouver t" à un rapprochement avec un troisième partenaire. " Tous " les constructeurs peuvent l'intéresser, y compris Renault, à part les allemands Volkswagen et Daimler, qui ne sont pas jugés " techniquement compatibles avec Fiat" . Le Figaro

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