La deuxième vague de contaminations à partir de l’automne a fait replonger le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro au dernier trimestre (-0,7%), a annoncé mardi l’office des statistiques Eurostat. C’est un peu moins que ce que craignait Bruxelles.
En novembre, la Commission tablait sur une chute de 7,8% sur l’ensemble de l’année. Mais la crise sanitaire, qui continue de plomber les transports et le tourisme, risque d’entraîner le continent dans une nouvelle récession, avec un nouveau recul du PIB en début d’année, estiment des analystes. Pour l’ensemble des 27 pays de l’Union européenne, la récession a été à peine moindre en 2020: -6,4% sur l’année, -0,5% pour la période d’octobre à décembre.
Malgré une résistance meilleure que prévu en fin d’année, grâce à la bonne tenue de l’industrie allemande, l’Europe fait nettement moins bien que ses rivaux. Le PIB a reculé l’an dernier de 3,5% aux Etats-Unis, de 3,1% en Russie, et même progressé de 2,3% en Chine où la pandémie avait pourtant démarré.
Les perspectives pour 2021 ne sont guère plus flatteuses pour le Vieux continent. Les Etats-Unis (+5,1%) et surtout la Chine (+8,1%) devraient rebondir plus fort que la zone euro (+4,2%), d’après les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI).
«Avec les strictes mesures de restriction encore nécessaires pour contrôler le virus, et les campagnes de vaccination qui progressent lentement, l’activité en Europe restera très faible pendant quelque temps», s’inquiète Jack Allen-Reynolds, expert de Capital Economics. Il mentionne aussi le risque des nouveaux variants du virus, plus contagieux, et table sur un recul du PIB de la zone euro de 0,5% de janvier à mars, et donc sur une récession, selon la définition technique de deux trimestres négatifs consécutifs.