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Deuxième procès Kerviel sur fond de réforme bancaire française

C'est avec en toile de fond la volonté du gouvernement de réformer le système bancaire français que s'ouvre lundi le procès en appel de ex-trader de la Société générale Jérôme Kerviel.

01 juin 2012, 14:52
Jérôme Kerviel, ex-trader de la Société générale, condamné lors de son premier procès a.

Le président François Hollande, lors de la campagne électorale, a  clairement dit sa volonté de renforcer la sécurité du système  bancaire en séparant au niveau de chaque banque les activités de  dépôts des activités de marché.

La crise de la zone euro, qui déstabilise les banques européennes  comme l'illustre la déroute de l'espagnole Bankia et les révélations  de pertes de trading chez UBS et l'américain JPMorgan Chase,  prouvent pour beaucoup de spécialistes de la finance le besoin de  réglementer et de réformer plus en profondeur le secteur.

«Il faut se souvenir qu'au moment de l'affaire Kerviel, toute la  place de Paris disait que ce type de fraude aurait pu arriver chez  n'importe qui d'autre», remarque Christophe Nijdam, analyste  financier chez Alphavalue.

«S'il n'est pas possible de protéger une banque d'une telle  fraude dans les activités de marché, il devient d'autant plus urgent  de séparer ces activités de marché de la banque de dépôts», poursuit- il. L'affaire Kerviel «apporte de l'eau au moulin présidentiel».

Les Etats-Unis, avec la règle Volcker, et la Grande-Bretagne,  avec la norme Vickers, ont déjà engagé des réformes pour sécuriser  les établissements bancaires. Et le président Barack Obama, après la  perte de trading de JPMorgan, a insisté sur la nécessité d'accentuer  la réforme de Wall Street.

«Une tache»

En France, l'idée sous-jacente du projet socialiste consiste à  priver les banques de l'aide implicite de l'Etat en cas de faillite  ou des graves difficultés, si ces établissements ont des activités  de marché sans lien direct avec le financement de l'économie réelle.

D'abord vent debout contre ce projet, les banques françaises se  sont toutefois ralliées ces dernières semaines à l'idée de devoir  sécuriser les dépôts de leurs clients, cherchant à redorer leur  image auprès d'une opinion dont une grande part les tient pour  responsables de la crise.

«Pour l'image de la supervision bancaire française, l'affaire  Kerviel, qui est une fraude d'ampleur historique et qui est un  record mondial à ce jour, reste une tache», souligne Christophe  Nijdam. «On s'est toujours targué de dire en France qu'il n'était  pas indispensable de réguler davantage les banques ou même de  séparer certaines activités.»

De son côté, la Société générale s'efforce de faire oublier  l'épisode Kerviel. Face aux actionnaires réunis le mois dernier en  assemblée générale, le PDG de la banque Frédéric Oudéa a dit  souhaiter pouvoir «tourner la page» après le procès en appel.

Les démons de l'affaire Kerviel n'en continuent pas moins de  hanter la SocGen, comme l'a montré en août dernier une série de  rumeurs qui ont provoqué un violent décrochage de son titre en  Bourse.

Depuis la fin de l'été, comme de nombreuses autres grandes  banques européennes, la Société générale a lancé une vaste  restructuration de ses activités dans la banque de financement et  d'investissement afin de renforcer sa solvabilité financière et se  conformer aux nouvelles règles prudentielles Bâle III.

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