Technologie: le bénéfice d'Apple est certes stable mais les prévisions sont décevantes

Apple a déçu mercredi avec des prévisions décevantes, qui ont éclipsé l'annonce de ventes record d'iPhone et d'iPad durant les fêtes de fin d'année. L'action du groupe informatique a été immédiatement sanctionnée en Bourse, perdant plus de 10%.

Sur le dernier trimestre 2012, qui comprend les ventes de Noël, Apple dit avoir écoulé un nombre record de téléphones iPhone et de tablettes iPad: respectivement 47,8 millions et 22,9 millions d'unités. Cela représente des croissances de 29% et 49% sur un an.

Dans le cas de l'iPhone, la progression des ventes correspond aux prévisions des analystes pour l'ensemble du marché, a relevé le directeur financier, Peter Oppenheimer. Ce qui n'est pas forcément une bonne nouvelle, Apple semblant depuis quelques mois ressentir la concurrence des appareils de son rival sud-coréen Samsung.

Le groupe américain n'a pas donné de chiffre précis sur le dernier né de ses téléphones, l'iPhone 5. Le patron du groupe, Tim Cook, s'est contenté d'indiquer que la croissance la plus élevée, "à trois chiffres", a été enregistrée en Chine: dans ce pays le chiffre d'affaires est en hausse de 67% sur un an.

Changement d'approche

Le groupe à la pomme table sur un chiffre d'affaires de 41 à 43 milliards de dollars pour le trimestre entamé début janvier. La prévision moyenne des analystes était de 45,6 milliards (42,4 milliards de francs).

Le directeur financier, Peter Oppenheimer, a précisé que le groupe avait changé d'approche. Il ne donne plus comme auparavant une prévision "prudente" (ayant donc de bonnes chances d'être dépassée) mais "une fourchette à l'intérieur de laquelle nous comptons publier" les résultats, a-t-il dit.

Inquiétude des experts

"Il est peu probable que (ces prévisions) atténuent toutes les inquiétudes sur l'iPhone", ont souligné les experts de la banque Barclays. Ces dernières ont été alimentées ces dernières semaines par des informations de presse sur des baisses des commandes d'Apple pour certains composants du téléphone, certains y voyant le signe d'un ralentissement de la demande.

Une fois n'est pas coutume, Tim Cook a réagi à ces rumeurs en conseillant de "s'interroger sur leur exactitude". Il a souligné que même si elles étaient fondées, "il serait impossible d'interpréter ce que cela signifie vraiment pour notre activité".

"Notre chaîne d'approvisionnement est très complexe", a-t-il rappelé. "Nous avons de multiples sources pour nos composants", a-t-il insisté.

L'action chute

L'action Apple a immédiatement été sanctionnée à la Bourse de New York. Elle a perdu 10,3% à 460,64 dollars vers 00h40 suisses. Si la chute se confirme jeudi, le titre sera retombé à son niveau d'il y a un an. En septembre, juste avant le lancement de l'iPhone 5, il caracolait encore à plus de 700 dollars, un sommet historique.

Entre octobre et fin novembre, premier trimestre de l'exercice 2012/13, Apple a dégagé un bénéfice net de 13,1 milliards de dollars (12,1 milliards de francs) stable comparé à un an plus tôt. C'est un peu mieux que ce qu'espérait le marché.

Hausse du chiffre d'affaires

Le bénéfice ajusté par action, qui sert de référence sur les marchés financiers, est en effet ressorti à 13,81 dollars, soit 37 cents au-dessus de la prévision moyenne des analystes. Le chiffre d'affaires affiche une hausse de 18%, à 54,5 milliards de dollars (50,7 milliards de francs).