La Réserve fédérale américaine (Fed) a pris mercredi la décision historique de relever ses taux pour la première fois en près de dix ans. Elle a ainsi amorcé la normalisation de sa politique monétaire après des mois de spéculations.
Ses taux directeurs, qui étaient maintenus proches de zéro depuis fin 2008, seront relevés d'un quart de point de pourcentage et évolueront désormais dans une fourchette comprise entre 0,25% à 0,50%, a décidé à l'unanimité le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) à l'issue de deux jours de réunion à Washington.
Cette hausse est modeste, mais elle "marque la fin d'une période exceptionnelle de sept ans pendant laquelle les taux ont été maintenus proches de zéro pour soutenir la reprise de l'économie après la pire crise financière depuis la Grande Dépression" des années 1930, a déclaré Janet Yellen lors d'une conférence de presse.
Ce relèvement "consacre le progrès considérable qui a été accompli pour redresser l'emploi, augmenter les revenus et alléger les difficultés économiques de millions d'Américains", a assuré Mme Yellen.
Résonnance planétaire
La résonance de cette décision promet d'ailleurs d'être planétaire. Ce changement de cap, qui tranche avec l'intensification de l'action des banques centrales européenne et japonaise, pourrait ainsi provoquer des turbulences sur les marchés mondiaux, rendus nerveux par la fin de l'ère de "l'argent pas cher", et déstabiliser les économies de pays émergents inquiets de voir les investisseurs se ruer vers le dollar.