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L'économie suisse continuera de souffrir de la crise de la dette dans la zone euro

La Fédération des entreprises suisses pronostique une croissance du produit intérieur brut de 0,6% en 2013, contre 0,9% cette année. La Suisse continuera donc de souffrir de la crise de la dette européenne.

03 déc. 2012, 14:05
La Suisse continuera de souffrir de crise de la dette européenne, estime Economiesuisse.

Après une année 2012 entre ombre et lumière, l'économie suisse continuera de souffrir de la crise de la dette dans la zone euro l'an prochain, estime economiesuisse. La Fédération des entreprises suisses table sur une légère croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,6% en 2013, contre 0,9% cette année.

Le chômage devrait toutefois rester contenu avec un taux de 3,3%, soit une bonne situation en comparaison internationale et compte tenu du contexte, a ajouté lundi à Zurich Rudolf Minsch, le chef économiste d'economiesuisse. Actuellement, l'économie helvétique s'en sort assez bien. Mais elle présente deux visages.

D'un côté, la crise de la dette dans la zone euro, notamment, et l'affaiblissement de la demande des marchés traditionnels de l'industrie d'exportation pèsent sur la conjoncture. De l'autre, le marché intérieur demeure dans son ensemble robuste.

Mais la ligne de démarcation entre l'industrie d'exportation et le marché intérieur est loin d'être nette, a poursuivi M. Minsch. Malgré une conjoncture internationale difficile, les entreprises exportatrices chimiques, pharmaceutiques et horlogères affichent toujours des taux de croissance réjouissants. Mais certaines d'entre elles doivent aussi recourir à des mesures en vue d'accroître leur efficience.

Marché intérieur robuste

En revanche, les secteurs des métaux, du papier, des machines, des plastiques, de l'électronique, du textile et de l'agroalimentaire sont lourdement pénalisés par la crise de l'euro. Des branches exportatrices qui avaient déjà souffert de l'appréciation du franc par rapport à la monnaie unique l'an passé et qui doivent faire face à une nette contraction de la demande sur les principaux marchés d'Europe.

Le tourisme doit lui aussi lutter contre la faiblesse de l'euro et une demande en déclin. En phase de mutation depuis quelque temps, le secteur bancaire connaît également des difficultés en lien avec l'évolution internationale et des conditions-cadre, laquelle entraîne des hausses de coûts.

Du côté du marché intérieur, la conjoncture apparaît nettement plus favorable que celle de l'industrie d'exportation, même si les difficultés n'épargnent pas plusieurs branches. Des sociétés actives dans les services, la communication, la publicité et les télécommunications ont vu leurs ventes se tasser. Les secteurs du commerce de détail, de la construction et des assurances profitent eux d'une demande robuste.

L'évolution globalement favorable de la conjoncture est aussi redevable de la fixation le 6 septembre 2011 par la Banque nationale suisse (BNS) du taux plancher de 1,20 franc pour un euro. La mesure a permis d'éviter l'effondrement des exportations. Reste qu'economiesuisse estime que la devise helvétique est surévaluée de 10% par rapport à la parité du pouvoir d'achat avec l'euro, laquelle se situe vers 1,34 franc.

Crise de la dette

Epée de Damoclès sur la reprise en Europe, la crise de la dette de la zone euro va se prolonger durant au moins deux ou trois ans. Certes l'intervention massive de la banque centrale européenne a sensiblement réduit le risque d'éclatement de la zone euro, mais en parallèle, economiesuisse observe que "la volonté de réforme faiblit à nouveau dans divers pays".

Il ne faut pas sous-estimer le risque, considérable, de reporter le règlement des problèmes fondamentaux et de ne jamais voir le bout du tunnel, a dit le directeur d'economiesuisse, Pascal Gentinetta. Les hésitations de l'Union européenne sur le renforcement des normes en matière de fonds propres pour les banques en témoignent, par exemple.

Alors que l'Europe devrait rester en récession l'an prochain, economiesuisse escompte dès lors une demande européenne moindre pour les biens et services suisses. La vigueur du franc et une pénurie de main-d'oeuvre spécialisée limiteront le développement des entreprises helvétiques.


 

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