"La Russie ne piétine pas sur place", a dit lors du Forum économique mondial (WEF) M. Medvedev. La population a été stabilisée à 142 millions d'habitants grâce à l'amélioration des systèmes de santé. Moscou a aussi intégré l'OMC. Le chômage s'établit à 5 %, la dette à 3 % du PIB et la croissance à 3,5 % malgré des conditions climatiques difficiles.
Lors d'un vote électronique dans la salle du WEF, 77,9 % des participants ont estimé que la lutte contre la corruption et les réformes institutionnelles devaient constituer la priorité du gouvernement.
Demande liée à l'UE
Le gouvernement veut améliorer "l'efficacité des organes publics", condition indispensable pour des réformes institutionnelles, selon le premier ministre. L'autre objectif majeur est le développement de la concurrence économique, politique et sociale. Le dialogue avec la société civile doit être renforcé, a plaidé M. Medvedev.
Le décalage économique entre les régions doit être réduit, les privatisations doivent se poursuivre, l'enseignement et la santé ne doivent pas seulement être assurés par des institutions publiques. Les investissements doivent passer de 20 à 25 % du PIB. Et Moscou souhaite une Union douanière et un espace économique uni avec ses voisins.
Une zone que la Russie aimerait par ailleurs à terme élargir à l'UE. Mais les "partenaires européens ne nous entendent pas toujours", a regretté M. Medvedev. Il a notamment critiqué les blocages sur la supression des visas.
Etats-Unis et Chine évoqués
Le chef du gouvernement russe a aussi contesté les trois scénarios plutôt pessimistes présentés la veille dans un rapport du WEF, même s'il reconnaît leur utilité. Il penche plutôt pour un 4e scénario plus optimiste. Même s'il se dit inquiet par la crise en Europe, une éventuelle récession aux Etats-Unis et des réformes structurelles en Chine.
Selon lui, la croissance russe n'est plus aussi dépendante des revenus pétroliers et du gaz, mais de plus en plus de marchandises et de services. Moscou veut notamment encourager l'exportation des produits alimentaires.
Dans le premier scénario du WEF, l'amélioration de l'environnement des affaires viendrait des régions russes. Dans le deuxième, une chute durable du prix du baril de pétrole amène le gouvernement à renforcer son emprise sur l'économie. Et si au contraire, les prix du gaz et du baril de pétrole sont continuellement élevés, le gouvernement ne sera pas incité à des réformes institutionnelles.