Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Euro 2016: l'Euro le plus cher de l'histoire

Les coûts de l'Euro se montent à près de 650 millions d'euros, un record. Pour autant, l'UEFA devrait dégager un bénéfice net de 199 millions d'euros.

22 juin 2016, 12:08
L'Euro 2016 a coûté environ 650 millions d'euros.

Malgré de lourdes charges financières, les dix villes hôtes de l'Euro 2016 devraient pouvoir dresser un bilan équilibré de l'organisation. Mais la question reste ouverte: l'UEFA, dont l'attitude avant et pendant la compétition a suscité l'agacement de certains élus français, assume-t-elle suffisamment ses responsabilités d'organisatrice ?

"Après le 13 novembre, les frais de sécurité sont passés de 12 à 24 mio d'euros, explique Frédéric Gil, chef du projet Euro 2016 de la ville de Bordeaux. Or, grâce au club des villes, nous avons pu renégocier la charte avec l'UEFA, qui a pris en charge 4 mio supplémentaires, les 8 mio restant ayant été assumés par l'Etat." Un premier pas accompagné par deux autres mesures inhabituelles. "Pour la première fois en France, poursuit M. Gil, l'organisateur a consenti à louer les stades, qui devaient normalement être mis gratuitement à sa disposition. Pour Bordeaux, l'UEFA paie 1,4 mio d'euros, alors que la mise à disposition de l'enceinte coûte à la collectivité 2 mio."

Un bénéfice net de 199 millions dégagé par l'UEFA

L'UEFA a répondu en glissant dans son courriel deux fichiers, le budget de l'Euro et une étude sur l'impact économique du tournoi pour la France. Pour l'instance, les coûts opérationnels s'élèvent à 650 mio d'euros (un record, 499 mio en 2012). Au final, le bénéfice dégagé par Nyon devrait atteindre 1,250 mrd d'euros mais, après avoir abondamment arrosé les équipes participantes (301 mio), les Fédérations nationales (600 mio) et les clubs (150 mio) - qui sont les propriétaires des joueurs -, le bénéfice net devrait être de 199 mio d'euros. Exemptés d'impôts (sauf la T.V.A) puisque, comme la FIFA lors de la Coupe du monde, l'instance exige un tel passe-droit du pays où elle installe le tournoi.

"Bien sûr, quand on voit les revenus générés, on peut se dire que la participation de l'UEFA à l'effort des collectivités publiques n'est pas suffisant, concède Frédéric Gil avant toutefois de nuancer. Mais en considérant les retombées économiques (NDLR: estimées à 1,266 mrd d'euros pour la France) et le rayonnement à l'international du pays, c'est un bilan que nous trouvons équilibré." Et ce en dépit des 1,7 milliard d'euros dépensés dans la rénovation où la construction des stades.

Nyon, comme Zurich quand il est question de la Coupe du monde, tient le couteau par le manche. Une position de force qui favorise, parfois, l'arrogance de ceux qui ont le pouvoir. "Nous avons eu une écoute de la part de l'UEFA", assure Frédéric Gil. Une affirmation qui contraste avec celles que l'on a pu lire dans "L'Equipe" ces derniers jours. "Travailler avec l'UEFA, c'est cauchemardesque !", s'y emporte un élu. "Ils ont un côté 'tout nous est dû' sur le thème 'vous avez l'Euro, soyez déjà contents'", lâche un fonctionnaire de municipalité demeuré anonyme.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias