Jeux Olympiques de Rio: Giulia Steingruber, le podium lui tend les bras

Deux médailles de bronze, au saut et au sol: voilà ce que peut raisonnablement viser Giulia Steingruber aux JO de Rio.

La St-Galloise a rempli la première partie de son contrat lundi en décrochant la finale à ses deux engins de prédilection, avec le troisième total des qualifications au saut (15,266 points) et le quatrième au sol (14,666). La porte-drapeau de la délégation helvétique s'est également qualifiée pour la finale du concours général (56,899) avec le 14e rang des engagées.

Mais si elle n'a quasiment aucune chance de viser le podium du concours général, dont la finale est programmée jeudi, la gymnaste de Gossau partira avec beaucoup plus d'ambition dimanche au saut et deux jours plus tard au sol.

La situation est similaire pour ces deux finales. Le phénomène américain Simone Biles apparaît intouchable aux deux agrès, tandis que la Nord-Coréenne Hong Un-jong (au saut) et une autre Américaine, Alexandra Raisman (au sol), devraient logiquement glaner l'argent. Derrière, tout est ouvert pour les six autres finalistes, et Giulia Steingruber peut à chaque fois lorgner le bronze.

Faire comme à Berne

C'est au sol que ses chances semblent les meilleures. La St-Galloise a en effet facilement assuré sa place en finale, mais sans se montrer sous son meilleur jour. "J'ai commis des erreurs, notamment avec mes réceptions. On est en droit d'attendre davantage de moi", a-t-elle assuré après les qualifications.

Pour cette épreuve reine, son objectif sera de reproduire sa prestation des championnats d'Europe de Berne, où elle avait conquis l'or début juin à l'issue d'un exercice qui avait émerveillé le public. Et si elle y parvient, le podium sera à sa portée à Rio.

Contrairement au sol, Giulia Steingruber a frôlé la perfection lundi au saut durant les qualifications. Le hic, c'est que ses deux sauts - un Chusovitina et un Yurchenko avec une double vrille - ne représentent pas un degré de difficulté très élevé. Du coup, si ses adversaires ne commettent pas de faute en finale, la St-Galloise sera éjectée du podium.

Pour y remédier, la quintuple championne d'Europe pourrait être tentée de présenter son nouveau saut: un salto tendu avec double vrille et réception dos tourné à l'engin. Elle ne l'a encore jamais effectué en compétition, et ne l'a pas non plus entraîné à Rio.

Maudite poutre

Pour le concours général, Giulia Steingruber tentera de faire mieux qu'à Londres en 2012, lorsqu'elle s'était classée au 14e rang. Dans une finale également promise à Simone Biles, la St-Galloise est capable d'intégrer le top 10, voire de grimper jusqu'à la 5e place (comme aux Mondiaux de Glasgow). Mais pour cela, elle devra notamment se montrer plus rigoureuse à la poutre, où elle a "bêtement" chuté lors des qualifications.

Contrairement aux championnats d'Europe et du monde, ces Jeux olympiques s'étalent sur plus de dix jours. Cela favorise la récupération physique, mais représente un défi mental pour les gymnastes, qui ne doivent pas se disperser. "Ce n'est pas facile de conserver sa concentration sur une si longue durée", a reconnu Giulia Steingruber.

La perle de la gymnastique suisse est toutefois bien décidée à se faire violence. "Il y a encore une lacune à mon palmarès et je veux la combler", avait-elle promis en arrivant à Rio, où elle rêve de monter sur son premier podium dans un rendez-vous planétaire, elle qui n'a encore jamais connu cet honneur aux Jeux ou aux championnats du monde.