Il remue le bout de son nez, tout curieux. Il a l’air d’aimer les visiteurs. Ce petit hérisson de 356 grammes a été retrouvé en décembre dans un jardin. Il était amaigri, perdu. Mais il a été amené au centre de soins du zoo de La Garenne pour y être soigné. Comme 80 autres congénères.

Lorsqu’il aura atteint le seuil des 400 grammes, il sera relâché dans la nature. Au printemps, lorsqu’il fera moins froid. «Loin des routes», précise Sergio Teixeira, jeune gardien d’animaux qui s’occupe de lui aujourd’hui. Le petit hérisson a été recueilli à la période calme, avec une centaine d’autres animaux, dont une musaraigne, deux écureuils et deux buses. Mais l’été, le centre doit faire face à un nombre d’animaux de plus en plus élevé. Pourquoi?

Le cœur sur la main

«C’est sûrement dû à la plus grande prise de conscience du bien-être animal, explique Michel Gauthier-Clerc, directeur de La Garenne et lui-même vétérinaire. L’année dernière a aussi été difficile du point de vue météorologique avec plus de neige et de froid en hiver, puis beaucoup de précipitations pendant l’année.»

On a souvent peur de ne plus pouvoir tous les accueillir, mais on trouve toujours une solution

Lin Schelling, assistante de direction de La Garenne

Une augmentation également due au réchauffement climatique qui décale les périodes des naissances. Les petits naissent parfois tard dans l’année, juste avant la chute des températures et se retrouvent à affronter le froid sans armes en pattes. A cela s’ajoutent les animaux percutés par des voitures ou blessés par des débroussailleuses, des tondeuses électriques ou des chats.

«On a souvent peur de ne plus pouvoir tous les accueillir, mais on trouve toujours une solution», lance optimiste Lin Schelling, assistante de direction. La Garenne peut heureusement s’appuyer sur les revenus du parc animalier, en plus d’une aide cantonale annuelle de 5000 francs et de dons de fondations et de particuliers.

Le Canton n’interviendra pas

La Vaux-Lierre d’Etoy touche le même pécule cantonal, mais ne peut pas s’appuyer en parallèle sur la vente de billets. Et l’association, qui soigne les oiseaux sauvages en détresse, fait également face à une hausse de blessés. «On nous amène de plus en plus d’oiseaux. C’est un challenge pour nos ressources financières et humaines. Le printemps, ce sont surtout des oisillons blessés, malades ou affaiblis. Ou sinon des oiseaux victimes de chats, de choc contre des véhicules ou des baies vitrées», explique sa gérante, la vétérinaire Emilie Bréthaut qui note également une sensibilité accrue du public envers les animaux.

La priorité pour les fonds que l’on engage, c’est d’entretenir l’habitat de la faune. Nos ressources ne sont malheureusement pas illimitées

Najla Naceur, cheffe de section à la Direction générale de l’environnement

Ces prochaines années, elle devra continuer à compter sur des stagiaires, des civilistes ou des bénévoles pour soutenir son équipe. Parce que le Canton ne souhaite pas augmenter ses aides. «La priorité pour les fonds que l’on engage, c’est d’entretenir l’habitat de la faune. Nos ressources ne sont malheureusement pas illimitées», explique Najla Naceur, cheffe de section à la Direction générale de l’environnement.

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