Le bilan des glissements de terrain survenus à Hiroshima s'est encore alourdi jeudi soir, avec un total de 39 morts et 43 disparus. La réaction tardive des autorités de cette ville du sud-ouest du Japon est pointée du doigt. Les recherches ont été interrompues en début de nuit en raison de nouvelles pluies et d'un danger accru.
Un ordre d'évacuation a été émis pour un quartier où résident encore des personnes, après des signalements de nouvelles coulées d'eau en provenance de la montagne. "D'importantes précipitations sont en outre prévues vendredi en milieu de journée", a averti l'agence météorologique.
Plus de 2500 pompiers, policiers et soldats des forces d'autodéfense ont été dépêchés sur place jeudi. Aidés de bénévoles, ils ont oeuvré sous une chaleur de plomb dans les décombres des arrondissements saccagés d'Asaminami et Asakita.
"Il y a encore beaucoup de disparus", a déploré le Premier ministre, Shinzo Abe, lors d'une réunion de crise. "J'ai ordonné d'employer tous les moyens pour les retrouver le plus vite possible et soutenir les réfugiés", a-t-il poursuivi.
Tous les témoins parlent d'averses et d'orages effrayants, de bruits terrifiants et d'une forte odeur de terre au moment où s'est produite la catastrophe.
Ces éboulements meurtriers de terre en partie liquéfiée et de blocs de pierre mêlés résultent de pluies diluviennes: il est tombé en trois heures plus d'eau qu'en un mois habituellement, selon les météorologues.
Trente glissements simultanés
Les autorités reconnaissent avoir mal analysé le danger. Elles ont tardé à demander aux habitants de quitter leurs maisons.
Alors que l'agence météorologique avait averti du danger de très violentes pluies dès 22 heures mardi (15 heures en Suisse), la municipalité n'a constitué une cellule dédiée que trois heures plus tard, après une mise en garde formelle contre les glissements de terrain, d'après les comptes rendus des médias.
Jusqu'à 1780 employés municipaux se sont certes mobilisés en pleine nuit pour gérer la situation, mais il était déjà 3h30 et les éboulements avaient commencé. L'évacuation a été ordonnée à 4h15 seulement.
La terre gorgée d'eau dévalait depuis une heure les pentes montagneuses recouvertes de forêts, emportant maisons et véhicules. Pas moins de 30 glissements se sont produits quasi-simultanément, selon les premiers rapports des experts du ministère de l'Aménagement du territoire.
Soutiens remarqués
Face à ce drame, l'empereur et l'impératrice du Japon ont adressé un message de sympathie à la population endeuillée, un réconfort moral toujours apprécié.
D'après la presse, des mots de condoléances sont aussi venus de l'étranger, notamment du président de la Russie Vladimir Poutine et du gouvernement de Corée du Sud. Ces deux soutiens ont été d'autant plus remarqués que le Japon est en froid avec ces deux pays.