A travers la vitre défilent des rues vides et des maisons aux façades rongées par la décrépitude et la crasse. Pas de boutique, pas de restaurant, pas la moindre trace d’activité. Le South Side est livré à lui-même. «A part quelques coiffeurs, tous les business sont partis», marmonne Bob Jackson.
Dans la voiture qui parcourt les quartiers noirs déshérités et violents du sud de Chicago, ce samedi de janvier, Bob, un géant noir chaleureux, patron de l’organisation Ceasefire qui se bat pour sortir les jeunes de la violence des gangs, est au volant. Il a un sacré passé, Bob Jackson: études supérieures; parachutiste dans les forces spéciales et même conseiller municipal de Chicago, avant de faire de la prison pour fraude. Il y a aussi son assistante, une Afro-Américaine qui «dérivait» dans une vie sans issue avant de rejoindre Ceasefire, parce qu’elle «y croit».
Et puis il...