C’est encore l’un de ces instants où l’on joue sa vie. Les hommes du bataillon du Scorpion, d’un même mouvement, bondissent d’une maison en ruine. Ils courent à découvert à travers une avenue tenue par des snipers djihadistes. Alors qu’un blindé fait feu pour couvrir leur course de deux cents mètres, ils évitent les débris, sautent les fossés, passent au-dessus d’un chemin de fer, s’engouffrent à l’abri et respirent, enfin.
L’abri, ce sont de solides galeries de béton armé, d’anciens ateliers d’artisans métallurgistes. Les hommes s’installent dans un atelier de chaudronnerie. Le bataillon du Scorpion fait partie de la deuxième brigade de la Division de réaction rapide (DRR), les forces spéciales de la police irakienne. Entraînés par des conseillers américains, ces hommes ont été de toutes les batailles, surtout depuis que l’État islamique s’est emparé de Mossoul, en juin 2014.
Une ligne de défense cohérente
Dans l’atelier, la lumière du...