C’est encore l’un de ces instants où l’on joue sa vie. Les hommes du bataillon du Scorpion, d’un même mouvement, bondissent d’une maison en ruine. Ils courent à découvert à travers une avenue tenue par des snipers djihadistes. Alors qu’un blindé fait feu pour couvrir leur course de deux cents mètres, ils évitent les débris, sautent les fossés, passent au-dessus d’un chemin de fer, s’engouffrent à l’abri et respirent, enfin.
L’abri, ce sont de solides galeries de béton armé, d’anciens ateliers d’artisans métallurgistes. Les hommes s’installent dans un atelier de chaudronnerie. Le bataillon du Sc...