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Après Gao, offensive franco-malienne sur Tombouctou

Les colonnes de soldats français et maliens s'avancent vers Tombouctou après avoir reconquis Gao. Pendant ce temps, l'aviation française continue de bombarder les positions islamistes.

27 janv. 2013, 17:26
Les soldats maliens et français s'avancent désormais vers Tombouctou.

Une colonne de soldats français et maliens se dirigeait dimanche vers la cité mythique de Tombouctou. Ceci au lendemain de la reconquête de Gao, la plus grande ville du nord du Mali, lors d'une offensive éclair à laquelle ont participé pour la première fois des soldats de la force africaine.

L'aviation française a aussi bombardé des positions islamistes dans leur fief de Kidal, à 1500 km de Bamako, alors que des sources font état depuis plusieurs jours d'un repli des combattants islamistes dans les montagnes de cette région, dans l'extrême nord-est malien.

Soldats français et maliens progressaient parallèlement par voie terrestre sur un autre front, en direction de Tombouctou, ville-phare de l'islam en Afrique, à 900 km au nord-est de Bamako.

Volonté de vengeance

Les "troupes françaises et maliennes" seront "bientôt près de Tombouctou", a assuré samedi le premier ministre français Jean-Marc Ayrault. Des "éléments précurseurs" de l'armée malienne ont pu s'infiltrer dimanche dans la périphérie de Tombouctou, selon un haut gradé de l'armée malienne, qui a requis l'anonymat.

Cette source a souligné que la principale préoccupation était "la sécurisation des biens et des personnes". "A Gao, des cas de pillages, et d'atteinte aux biens ont été constatés. Nous voulons éviter les mêmes scènes à Tombouctou et ailleurs", a-t-elle précisé.

La "libération" de Tombouctou, qui semble proche, enchante des réfugiés de la ville rencontrés samedi à Mopti au centre du pays, dont certains évoquent déjà une volonté de vengeance à l'égard des islamistes, qui ont détruit des mausolées de saints musulmans et imposé une conception rigoriste de la charia (loi islamique).

Entre liesse, pillages et chantage

Le bastion islamiste de Gao, à 1200 km au nord-est de Bamako, est tombé samedi au cours d'une opération spectaculaire de l'armée française: des membres des forces spéciales bénéficiant d'un appui aérien se sont d'abord emparés de l'aéroport et d'un pont stratégique.

Puis, des soldats tchadiens et nigériens sont venus par avion du Niger voisin, marquant de manière frappante l'entrée des troupes de la force africaine au Mali.

Les premiers témoignages recueillis après cette prise faisaient état d'une liesse populaire, mais aussi d'actes de pillage à Gao. Les communications téléphoniques fixes et portables sont coupées, et la zone n'est pas accessible à des observateurs indépendants.

Pour leur part, les islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), qui ont commis de nombreuses exactions, voulaient samedi "négocier la libération" d'un otage français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l'ouest du Mali. Le premier ministre français Jean-Marc Ayrault a répondu en refusant "les logiques de chantage".

Lenteur dénoncée

A Addis-Abeba, le chef d'Etat béninois Thomas Boni Yayi, président sortant de l'Union Africaine (UA), a déploré devant ses pairs réunis en sommet la lenteur de l'organisation à agir pour "défendre" le Mali et "salué" l'intervention française.

Paris a reçu dans la nuit de samedi à dimanche une nouvelle marque de soutien de la part des Etats-Unis, qui ont accepté à sa demande de ravitailler en vol les avions français engagés au Mali.

Lors d'un entretien téléphonique, le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta et son homologue français Jean-Yves Le Drian ont en outre évoqué la possibilité pour les Etats-Unis de transporter des militaires de pays africains.

Côté africain, les chefs d'état-major de la région ont porté samedi à 7700 hommes les effectifs promis dans le cadre de la Misma, soit 2000 de plus que prévu. Liberia, Guinée-Bissau, Burundi, Guinée et Uganda doivent y être associés, mais on ignore si les problèmes de financement, de transport et d'équipement ont été résolus. Pour l'heure, seuls 1900 soldats africains sont arrivés au Mali.

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