Les ministres de l'Intérieur de l'UE ont discuté lundi à Bruxelles de la répartition des réfugiés et de la politique européenne des retours. Pour la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, la politique suisse de retours volontaires peut avoir des résultats positifs.
Un système d'asile crédible doit protéger toutes les personnes qui en ont besoin et permettre de renvoyer les personnes qui n'ont pas besoin de protection, a expliqué la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP).
Elle a expliqué à ses homologues les mesures prises par la Suisse en matière de retours volontaires. Berne a reconnu qu'il est important d'informer le plus rapidement possible les migrants des possibilités de retour volontaire, afin qu'ils puissent se pencher sur une telle éventualité, a-t-elle dit.
Expérience probante à Zurich
Il faut également leur proposer des perspectives grâce à une aide au retour. Des expériences positives ont été menées grâce à un modèle d'"aide au retour dégressive", a ajouté la conseillère fédérale. Ce qui signifie que plus un migrant refuse de rentrer chez lui, moins il recevra d'argent.
Les expériences menées dans le centre fédéral pilote de Zurich, où sont testées les procédures accélérées, montrent que les retours volontaires sont trois fois supérieurs pour ce centre que lors de la procédure normale, selon un communiqué du DFJP.
La Bernoise a plaidé pour que de tels conseils au retour puissent être proposés "dans toute l'Europe - dans les 'hotspots' d'Italie ou de Grèce, ou même plus tôt, en Libye", a-t-elle précisé. La Confédération participe actuellement à un projet de retour volontaire en Libye.
Répartition des réfugiés
Les ministres ont également parlé des progrès dans la relocalisation des réfugiés. En automne 2015, les pays de l'Union européenne s'étaient mis d'accord pour que 160'000 réfugiés arrivés en Italie et en Grèce soient répartis dans d'autres Etats d'ici à la fin 2017.
La Suisse participe à cet effort à travers l'accueil de 1500 requérants. Elle a accueilli à ce jour, dans le cadre du programme de relocalisation, 471 requérants d'asile à partir de l'Italie et 78 à partir de la Grèce. D'autres personnes, principalement en provenance de Grèce, vont suivre d'ici peu, a précisé le DFJP.
Le processus avance péniblement au niveau européen. Mais "la pression a augmenté", selon Mme Sommaruga. L'Italie et la Grèce ont rempli leurs obligations d'enregistrer les migrants. Il faut maintenant tenir les promesses faites à Rome et Athènes.
"Il n'y a plus d'excuses", a ainsi lancé le commissaire européen aux migrations Dimitris Avramopoulos alors que des pays comme la Hongrie, la Pologne ou la Slovaquie refusent toujours de participer à l'effort communautaire.