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Athènes proche d'un accord avec ses créanciers

Malgré une proposition surprenante des créanciers, les dirigeants grecs parlent d'un accord imminent pour la Grèce avec l'UE et le FMI.

05 juin 2015, 22:21
An EU and a Greek flag fly in front of ancient Parthenon temple, in Athens, Sunday, June 17, 2012 as Greeks vote in the most crucial elections in decades. Greece voted Sunday amid global fears that victory by parties that have vowed to cancel the country's international bailout agreements and accompanying austerity measures could undermine the European Union's joint currency and pitch the world's major economies into another sharp downturn. (AP Photo/Petros Giannakouris)

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a estimé vendredi qu'Athènes était "plus près que jamais" d'un accord avec ses créanciers, UE et FMI. Mais il a réclamé le retrait de leur projet "absurde" de réformes sur l'avenir financier du pays.

"Nous sommes plus près que jamais d'un accord", a déclaré Alexis Tsipras lors d'une session extraordinaire devant le Parlement pour informer les parlementaires sur le cours des négociations.

La proposition des créanciers soumise mercredi aux dirigeants grecs par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors d'une réunion à Bruxelles a néanmoins été qualifiée de "surprise désagréable" par le Premier ministre.

Cette proposition suggère au pays, après cinq ans d'austérité, des économies supplémentaires de 3 milliards d'euros et des excédents primaires budgétaires (hors service de la dette) plus élevés que ceux proposés par Athènes.

"Nous n'avons pas besoin seulement d'un accord avec les créanciers mais d'une solution définitive pour la Grèce et l'Europe","sur la viabilité de la dette" publique grecque, qui mettra fin aux spéculations sur la sortie de la Grèce de l'euro, a dit Alexis Tsipras.

Remboursement reporté

Athènes a fait monter la pression jeudi en reportant le remboursement de ses dettes de juin au FMI, provoquant la surprise en Europe et sur les marchés.

Au 30 juin, le gouvernement espère pouvoir rembourser en une seule fois les 1,6 milliards d'euros dus ce mois, grâce au déblocage de 7,2 milliards d'euros restant à verser, depuis l'automne 2014, dans le cadre du plan d'assistance internationale au pays en vigueur depuis 2010.

Les partenaires de la Grèce n'ont pas semblé prendre ombrage de ce regroupement de paiements "en ligne avec le règlement du FMI", selon le porte-parole de la Commission européenne Margaritis Schinas. Mais les Bourses européennes ont terminé la semaine dans le rouge. Celle d'Athènes a accusé des pertes d'environ 5% vendredi.

Concessions attendues

"Alexis Tsipras aura besoin de plus de concessions de la part des créanciers sur des sujets importants pour parer aux critiques de son parti", la gauche radicale Syriza, a estimé l'économiste Diego Iscaro de la sociétée IHS Global Insight. "Si les créanciers ne reculent pas, le risque d'un défaut de paiement va rapidement surgir", a-t-il ajouté.

Au pouvoir depuis fin janvier, Alexis Tsipras a promis l'assouplissement de la politique d'austérité. De nombreux ministres et membres du Syriza ont critiqué "les concessions" du gouvernement au cours des négociations avec les créanciers.

Points de blocage

Tout risque de défaut de paiement fin juin, pouvant remettre en cause la place de la Grèce dans la zone euro, n'est pas écarté, a estimé vendredi l'agence Fitch: "La perspective d'un décaissement de la part des créanciers de la Grèce est très incertaine", compte tenu des divergences qui demeurent, selon l'agence.

Les points de blocage se concentrent sur le coût pour les Grecs des économies budgétaires et le régime des retraites, avec en arrière-fond la question, non résolue, de la viabilité de la dette.

"Tant que je vivrais, la TVA sur les îles ne bougera pas", a twitté Panos Kammenos, le chef du petit parti souverainiste des Grecs indépendants (ANEL), partenaire au gouvernement de coalition de la gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras.

Préoccupation "géopolitique"

La préoccupation "géopolitique" est aussi présente du côté des créanciers, a reconnu une source européenne. Dernière illustration en date: un nouvel entretien vendredi entre M. Tsipras et le président russe Vladimir Poutine sur la "coopération énergétique" et économique.

Les discussions entre Athènes est ses créanciers se déroulent actuellement au plus haut niveau politique, avec la chancelière Angela Merkel et le président François Hollande en première ligne. Les deux dirigeants se sont de nouveau entretenus par téléphone avec Alexis Tsipras au cours de la nuit de jeudi à vendredi.

Et le cas grec sera un sujet de discussion durant la réunion du G7 dimanche et lundi en Allemagne à laquelle participent Mme Merkel, François Hollande, et Christine Lagarde.

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