Delphine Minoui
Il s'en souvient dans le moindre détail: de jeunes hommes masqués de noir, des uniformes aussi sombres que la nuit, des kalachnikovs en bandoulière. "C'était il y a deux mois, sur une route qui menait d'el-Arish à Cheikh Zoued. En brandissant leur drapeau noir frappé du nom d'Allah, ils m'ont ordonné d'arrêter la voiture pour la fouiller. Ils étaient nerveux, comme s'ils cherchaient quelqu'un en particulier. Ils ont voulu voir mes papiers. Après les avoir parcourus dans le moindre détail, ils m'ont finalement laissé repartir", murmure Moneim (un nom d'emprunt), à la table de ...