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Boko Haram revendique l’enlèvement de centaines de lycéens au Nigeria

Des centaines d’étudiants sont portés disparus suite à l’attaque de leur pensionnat dans le nord-ouest du Nigeria. Le groupe djihadiste Boko Haram revendique l’attaque.

15 déc. 2020, 19:04
Le conflit djihadiste a fait 36'000 morts au Nigeria (archives).

Boko Haram a revendiqué mardi l’enlèvement de plusieurs centaines de lycéens dans le nord-ouest du Nigeria. L’annonce a «dévasté» leurs parents et pourrait marquer un tournant important dans l’expansion du groupe djihadiste.

Les autorités affirment que 333 adolescents sont toujours portés disparus depuis l’attaque de leur pensionnat à Kankara dans l’Etat de Katsina (nord-ouest), dans la nuit de vendredi à samedi.

Attaque revendiquée

Dans un message vocal diffusé selon les canaux traditionnels du groupe djihadiste, un homme se présentant comme Abubakar Shekau, chef historique de Boko Haram, a affirmé que ses «frères sont derrière l’enlèvement à Katsina».

Le nombre de lycéens actuellement entre leurs mains n’était pas clair, certains d’entre eux ayant réussi à s’échapper lors de l’attaque et pouvant s’être perdus dans la campagne environnante au moment de leur fuite. Mais de nombreuses sources locales assurent qu’ils seraient plus de 500 à être toujours introuvables.

Mardi, des dizaines de parents s’étaient réunis non loin de l’école publique vide de Kankara, et attendaient à l’ombre d’un grand manguier et sur le pas de la mosquée d’avoir des informations sur la disparition de leurs enfants. «L’annonce de la revendication de Boko Haram a détruit tous les espoirs que j’avais de revoir mon fils bientôt», a confié à l’AFP un père de famille, se présentant par le seul prénom Ahmed.

Une centaine d’assaillants à moto

«Nous pensions qu’ils avaient été enlevés par des bandits qui auraient réclamé une rançon, mais maintenant que c’est Boko Haram, ça change tout», s’est-il désolé. «Nous sommes dévastés».

Sur Twitter, le gouverneur de l’Etat de Katsina, Aminu Bello Masari, a assuré que des «discussions» étaient en cours avec les kidnappeurs «pour assurer leur sécurité et leur retour dans leur famille».

 

 

Plus d’une centaine d’hommes armés à moto ont attaqué cette école publique rurale. Alors que certains lycéens ont réussi à s’échapper, d’autres ont été rattrapés, séparés en plusieurs groupes et emmenés par des assaillants, selon des témoins et des survivants contactés par l’AFP.

Spirale de violences

La situation sécuritaire s’est largement détériorée dans le nord du Nigeria depuis l’élection de Buhari en 2015, musulman originaire du nord du pays, qui avait pourtant assuré faire de la lutte contre Boko Haram sa priorité.

Le groupe djihadiste d’Abubakar Shekau a toutefois commis de nombreuses atrocités ces dernières semaines. Il a revendiqué le massacre de dizaines de travailleurs agricoles près de Maiduguri, la capitale de l’Etat du Borno, ainsi que l’attaque «barbare» ce week-end sur un village près de Diffa, au Niger voisin, où au moins 28 personnes ont été tuées, la plupart brûlées vives.

A lire aussi : Nigeria: au moins 43 agriculteurs tués par Boko Haram dans un champ

Le conflit a fait 36’000 morts, essentiellement dans le nord-est du pays, sur les pourtours du lac Tchad, et plus de deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer. Il s’est étendu au Tchad, Cameroun et Niger, pays voisins du bassin du Lac Tchad.

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