Le lundi 21 juin 2004 à Coimbra, une équipe de France dirigée par Jacques Santini et avec huit Champions du monde titulaires s'impose 3-1 contre la Suisse de Köbi Kuhn en phase de poules de l'Euro 2004. Ce succès assure aux Tricolores leur qualification pour un quart de finale qu'ils devaient perdre contre la Grèce. Ils l'emportent sur une réussite de Zinédine Zidane à la 20e et sur un doublé de Thierry Henry (76e et 84e).
Condamnée à gagner pour se qualifier, la Suisse avait abordé cette rencontre sans Alex Frei, suspendu par l'UEFA pour son crachat sur Steven Gerrard lors du match précédent contre l'Angleterre. Après avoir nié l'évidence, le Bâlois, qui évoluait alors à Rennes, avait été confondu la veille par les images de la télévision. Köbi Kuhn lance Johan Vonlanthen à la pointe de l'attaque qui devenait, en battant Barthez à la 26e minute, le plus jeune buteur de l'histoire dans une phase finale de l'Euro. Si on doit saluer son audace, on peut regretter le manque d'élégance de Köbi Kuhn qui n'avait pas, dans les dernières minutes de la rencontre, voulu offrir à Stéphane Chapuisat une ultime apparition en sélection. Kuhn avait préféré introduire Milaim Rama à la 85e plutôt que celui qui reste à ce jour comme le plus grand joueur suisse de l'histoire.
Le samedi 26 mars 2005, les deux équipes se retrouvent au Stade de France pour le compte du tour préliminaire de la Coupe du monde 2006. Désormais dirigée par Raymond Domenech, la France n'aligne plus que trois Champions du monde: Barthez, Vieira et Trezeguet. Dans le camp suisse, Köbi Kuhn offre à Philippe Senderos et à Reto Ziegler leur première sélection dans une rencontre qui sera la dernière de Stéphane Henchoz sous le maillot national. Le Fribourgeois relaie Daniel Gygax dans le temps additionnel pour préserver ce 0-0 obtenu notamment grâce à un Pascal Zuberbühler en état de grâce.
Le match retour, le 8 octobre 2005 à Berne, se solde également par un nul (1-1). La France avait ouvert le score par Djibril Cissé à la 53e, lequel avait échappé à Patrick Müller pour anticiper la sortie de Zuberbühler. Ludovic Magnin avait égalisé à la 80e sur un coup franc légèrement dévié par Thuram. Le défenseur de la Juventus avait été rappelé par Domenech en sélection quelques mois plus tôt avec Zidane et Makelele.
Ce match de Berne, la Suisse ne méritait pas le perdre. Celui de Stuttgart le 13 juin 2006 dans le cadre de la Coupe du monde, elle aurait dû le gagner. Dans une rencontre trop fermée où l'on a songé en tout premier lieu à "bien défendre", la Suisse rate le coche dans le temps additionnel lorsque Frei a un mauvais réflexe en déviant le ballon de la main sur un coup franc de Magnin, alors que Djourou était en train d'armer une tête pour un but assuré.... Ce 0-0 n'avait pas empêché les deux équipes de se qualifier pour les huitièmes de finale. On rappellera que la Suisse n'avait pas pu éliminer l'Ukraine alors que la France devait tour à tour s'imposer devant l'Espagne, le Brésil et le Portugal avant de s'incliner en finale contre l'Italie.
Que nous réserve l'acte V vendredi à Brasilia. Une victoire, enfin, offrirait à la Suisse son billet pour les huitièmes de finale.