La cour d'appel de Nuremberg, qui se prononçait comme instance de révision sur ce dossier, autorise en effet une nouvelle plainte, selon la décision communiquée aujourd'hui.
Le tribunal de grande instance de Ratisbonne avait condamné le 11 juillet 2011, en appel, l'évêque catholique de 71 ans à une amende de 6500 euros pour avoir nié l'existence des chambres à gaz et contesté le nombre de juifs morts dans les camps de concentration.
En avril 2010, Mgr Williamson avait été condamné en première instance à une amende plus lourde, soit 10'000 euros pour «incitation à la haine raciale». Il avait auparavant refusé de payer une amende de 12'000 euros proposée par le parquet de Ratisbonne pour échapper à un procès.
Ses déclarations, faites en Allemagne fin 2008, avaient été diffusées par la télévision suédoise le 21 janvier 2009.
Pas condamnables en Suède
La cour d'appel de Nuremberg explique que «seule la diffusion en Allemagne et non l'interview elle-même, menée en privée, était susceptible de poursuites». Or, «le motif d'accusation (au début de la procédure) ne précise pas que le contenu de l'interview (...) a été diffusé en Allemagne, ni où, ni comment».
Les propos incriminés ne sont condamnables qu'en Allemagne et pas en Suède. La «description de leur mode de diffusion» en Allemagne était donc d'une «importance essentielle», a souligné la cour d'appel.
Les avocats de l'évêque ont toujours plaidé que les journalistes suédois ayant interviewé Mgr Williamson l'avaient assuré que ses propos ne seraient diffusés qu'en Suède.
L'interview avait provoqué un tollé dans la patrie du pape Benoît XVI, qui n'est toutefois pas revenu sur sa décision. Elle avait été diffusée début 2009 alors même que le Vatican levait une excommunication à l'encontre de Mgr Williamson et de trois autres évêques intégristes.