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COP21: accord historique signé par les 195 pays

L'accord sur le climat a été adopté à Paris par les 195 pays de l'assemblée de la conférence extraordinaire de la COP21. L'accord sert à réguler le réchauffement climatique, en le limitant à 1,5 degrés.

12 déc. 2015, 19:43
/ Màj. le 12 déc. 2015 à 21:56
Francois Hollande et Laurent Fabius, pouces levés, fiers, historiques.

"Je regarde la salle, je vois que la réaction est positive, je n'entends pas d'objection, l'accord de Paris pour le climat est adopté!", a clamé en début de soirée le président de la COP21, Laurent Fabius, suscitant une "standing ovation" de plusieurs minutes, des embrassades et des cris de joie. "C'est un petit marteau mais il peut faire de grandes choses", a-t-il déclaré en abaissant sur la table une deuxième fois l'emblème fatidique.

Ensuite, le président français François Hollande est monté à la tribune puis a tenu la main du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et celle de son chef de la diplomatie Laurent Fabius.

"Fantastique", s'est exclamé l'ancien vice-président américain Al Gore en applaudissant parmi les ministres et délégués venus du monde entier, parmi lesquels la cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication Doris Leuthard. Le DETEC s'est immédiatement réjoui de l'adoption de cet accord, précisant que les"actes doivent suivre les paroles".

Il n'y a pas eu de vote à proprement dit au Bourget, le consensus étant requis dans le cadre de la Convention climat de l'ONU.

Dernier écueil

"Nous croyons que cet accord peut marquer un tournant vers un monde meilleur et plus sûr", a estimé Edna Molewa, la ministre sud-africaine de l'Environnement, représentante des pays en développement. "Le texte que nous avons devant nous n'est pas parfait, mais je crois qu'il représente une base solide à partir de laquelle nous pouvons agir".

Peu avant l'ouverture de l'ultime séance plénière, un différend sur la formulation d'un des articles du projet avait pourtant retardé pendant près de deux heures les dernières tractations. Les Américains voulaient changer un "shall" (devra) en "should" (devrait) dans un article portant sur l'engagement des pays développés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Le paragraphe incriminé a finalement été corrigé, Laurent Fabius évoquant des "clarifications sur des corrections purement matérielles". La session finale a ainsi pu s'ouvrir sans encombre.

Points cruciaux

L'accord fixe comme objectif de contenir le réchauffement "bien en deçà de 2°C" et appelle à "poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5°", par rapport à l'ère préindustrielle. Il prévoit aussi une révision des engagements obligatoires "tous les 5 ans" dès 2025, ainsi qu'une aide financière en hausse pour les pays du Sud.

L'aide aux pays en développement, qui doit atteindre 100 milliards de dollars annuels en 2020, devra être "un plancher". Ce dernier est appelé à être revu à la hausse. Il s'agit là d'une exigence de longue date des pays du Sud.

Le pacte conclu à Paris doit permettre de réorienter l'économie mondiale vers un modèle à bas carbone. Cette révolution implique un abandon progressif des ressources fossiles (charbon, pétrole, gaz), qui dominent la production énergétique mondiale, un essor des énergies renouvelables, d'immenses économies d'énergies ou encore une protection accrue des forêts.

Premières critiques

Le climatologue français Jean Jouzel, prix Nobel de la paix en 2007 avec le groupe d'experts du climat (GIEC), a jugé "ambitieux" l'accord mais regrette un manque de moyens pour agir d'ici 2020.

En Suisse aussi, l'accord de Paris ne fait pas que des heureux. Les Verts ont estimé samedi que la politique climatique "reste insuffisante" dans notre pays. Selon leur vice-présidente Adèle Thorens (VD), "la Suisse peut et doit mieux faire". Les écologistes demandent maintenant au Conseil fédéral de "passer à l'action" et de prendre "des mesures plus drastiques" pour protéger le climat.

Pour le WWF Suisse, l'accord de Paris constitue un progrès mais pas une percée. Enfin, Greenpeace Suisse estime que la Suisse "avec un budget carbone limité doit clairement en faire plus afin de sortir entièrement des énergies fossiles d'ici à 2050".

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