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COP21: les engagements pris par 188 pays sont insuffisants pour atteindre les objectifs

A l'occasion de la COP21 à Paris, 188 pays ont transmis à l'ONU leurs promesses de réduction des gaz à effet de serre à l'horizon 2025-2030. Des engagements insuffisants pour atteindre l'objectif des "2°C".

12 déc. 2015, 16:21
/ Màj. le 13 déc. 2015 à 08:59
Les militants écologistes ont exprimé leurs inquiétudes samedi dans les rues parisiennes.

Pour la COP21, pas moins de 188 pays ont remis à l'ONU leurs engagements de réduction des gaz à effet de serre à l'horizon 2025-2030. Des promesses qui restent actuellement insuffisantes pour contenir le réchauffement sous le seuil des 2°C.

Si tous ces engagements étaient tenus, la planète se réchaufferait de 3° par rapport au niveau préindustriel, contre 4 à 5° si rien n'est entrepris. Ces 185 pays couvrent la quasi-totalité des émissions globales de gaz à effet de serre.

La Chine, premier émetteur mondial (environ 1/4 des émissions) s'est engagée, pour la première fois, à plafonner ses émissions de gaz à effet de serre (GES), au plus tard en 2030. Pékin est resté longtemps sur la défensive au nom de ses impératifs de développement.

A la fois premier consommateur mondial de charbon, énergie la plus dommageable, et premier investisseur dans les renouvelables, ce pays veut réduire de 60 à 65% son "intensité carbone" (émissions de CO2 rapportées à la croissance) en 2030 par rapport à 2005.

Deuxième pollueur mondial, les Etats-Unis veulent réduire de 26 à 28% leurs émissions d'ici à 2025 par rapport à 2005. Un objectif en-deçà de celui des Européens, mais au-delà des précédentes contributions américaines.

Dépendance au charbon

Début mars, l'UE (environ 10% des émissions, 3e rang) a été la première à transmettre son plan: réduire d'au moins 40% d'ici à 2030 ses émissions par rapport à 1990. "Ces pays pourraient améliorer leurs contributions", souligne la Fondation Hulot, tandis que le pôle de recherche Climate Action Tracker juge ce niveau d'engagement "moyen".

L'Inde a promis de réduire son "intensité carbone" de 35% d'ici 2030 par rapport au niveau de 2005, mais sans fixer d'objectif de réduction globale des émissions. Elle compte sur les énergies renouvelables (40% de son électricité d'ici 2030), tout en reconnaissant sa dépendance au charbon (doublement de production prévu d'ici 2020).

Effort "inadapté"

La Russie, cinquième pays émetteur de GES, assure viser moins 25 à 30% entre 1990 et 2030. Mais si l'on retire l'effet positif généré par ses vastes forêts, ce n'est plus qu'une réduction des émissions de GES industriels de 6 à 11%, souligne le Climate Action Tracker, qui évoque un effort "inadapté".

Le 6e émetteur de GES, le Japon, veut réduire ses émissions de 26% entre 2013 et 2030, comptant sur le retour de l'énergie nucléaire, inutilisée depuis Fukushima. ONG et instituts de recherche jugent "insuffisant" le projet du Japon, gros utilisateur de charbon.

Brésil et Iran

Le Brésil (2% des émissions) a annoncé qu'il entend réduire de 43% ses émissions d'ici à 2030 par rapport à 2005, en diversifiant ses sources d'énergies renouvelables. Le plan a été plutôt bien accueilli.

Le 8e émetteur, l'Iran s'est engagé à réduire en 2030 ses émissions de 4% par rapport à un scénario où rien ne serait fait. Téhéran évoque un effort supplémentaire de 8% sous réserve de soutien financier et de levée, selon ses termes, de toutes "sanctions injustes".

L'Indonésie annonce moins 29% d'émissions en 2030, qui pourraient passer à -41% s'il bénéficie d'aides financières. Le Canada avait annoncé une réduction des émissions de 30% d'ici 2030 par rapport à 2005. Une contribution jugée insuffisante par les ONG, devant le poids de la production pétrolière issue des sables bitumineux. Le nouveau gouvernement libéral a promis de revoir la copie.

Objectifs suisses

La Suisse représente 0,1% des émissions de GES. Berne a annoncé en février qu'elle s'engagerait pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50% par rapport à 1990 d'ici à 2030. Au moins 30% des réductions devront se faire sur territoire helvétique. Les ONG réclament une réduction d'au moins 60%.

De nombreux pays en développement ont émis des engagements, souvent conditionnés à la mise en place d'aides. Le Mexique a été le premier pays émergent à le faire, et le Gabon le premier pays africain. Dernier en date, le Venezuela a remis samedi soir à l'ONU son plan de réduction de gaz à effets de serre.

Huit pays absents

Sur l'ensemble, la copie de l'Ethiopie et celle du Maroc comptent parmi les rares qualifiées de "suffisantes" par les ONG. Parmi les dix pays absents, le Nicaragua a expliqué qu'il souhaitait plutôt que l'ONU établisse des quotas. Autres absents: la Corée du Nord, la Libye ou le Népal.

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