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COP21: oui à une action urgente, mais pas au détriment de la croissance

Les 150 dirigeants présents à Paris ont appelé à une action urgente contre le réchauffement climatique. Mais des premières dissonances sont apparues. L'Inde notamment ne compte pas sacrifier sa croissance sur l'autel de l'environnement.

01 déc. 2015, 07:18
Les 150 chefs d'Etat ont eu l'occasion de prendre la parole.

Les chefs d'Etat du monde entier ont appelé lundi à une action urgente contre le réchauffement climatique. Mais les lignes de fracture qui divisent pays du Nord et du Sud sont vite réapparues, lors du plus grand sommet réuni par l'ONU, à Paris, au premier jour de la conférence sur le climat.

A l'ouverture de cette grand-messe pour la planète, les 150 dirigeants, dont l'Américain Barack Obama, le Chinois Xi Jinping, le Japonais Shinzo Abe et le Français François Hollande ont observé une minute de silence après les attentats récemment perpétrés dans plusieurs pays, dont la France.

La lutte contre le terrorisme et celle contre le changement climatique sont "deux grands défis mondiaux que nous devons relever", a souligné François Hollande à la tribune de la conférence qui se tient au Bourget.

"Nous devons (à nos enfants) une planète préservée des catastrophes", a-t-il insisté, soulignant que la COP21 est "un immense espoir que nous n'avons pas le droit de décevoir": "Il s'agit de décider ici à Paris de l'avenir même de la planète".

Limiter le réchauffement

La conférence est censée accoucher pour le 11 décembre du premier accord universel permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il s'agit de limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère préindustrielle.

"Le plus grand rassemblement de chefs d'Etat sous le même toit la même journée", a été salué dans un tweet par la responsable climat de l'ONU, Christiana Figueres.

Un accord sur le climat doit intervenir "maintenant ou jamais", a pour sa part exhorté le pape François, depuis l'avion qui le ramenait à Rome après un déplacement en Afrique.

Barack Obama, à la tête du deuxième pollueur mondial (après la Chine), a appelé ses pairs à "être à la hauteur" de l'enjeu, rejetant l'argument selon lequel la lutte contre le changement climatique serait une mauvaise nouvelle pour l'économie. "Nous avons prouvé qu'il n'y a plus de conflit entre croissance économique forte et protection de l'environnement", a-t-il lancé.

Accord contraignant

Se succédant à la tribune, tous les dirigeants, chargés de donner une impulsion politique aux négociations, ont redit l'importance de la lutte contre le réchauffement. De la Brésilienne Dilma Rousseff annonçant des mesures de reboisement au Russe Vladimir Poutine appelant à "un accord contraignant et équitable".

Le statut juridique du futur accord est un des points les plus délicats. La chancelière allemande, Angela Merkel, a appuyé l'idée d'un "cadre" et de mécanismes de révision contraignants.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté l'assemblée à ne pas s'en tenir à des "demi-mesures": "Vous ne pouvez pas vous permettre d'être indécis, de prendre des demi-mesures (...) L'histoire vous interpelle, je vous exhorte à répondre avec courage et vision".

Les dirigeants du monde se sont juste interrompus pour une heure d'un déjeuner "durable et gastronomique" composé de soupe de navet, suprême de volaille et gâteau Paris-Brest, concocté par cinq grands chefs français.

Partage des responsabilités

Les négociations s'annoncent ardues, car tous les pays ont leurs "lignes rouges". Et les fractures n'ont pas tardé à réapparaître, en particulier sur le partage des responsabilités entre pays industrialisés, émergents et en développement, avec les conséquences financières qui en découlent.

Les pays développés doivent "assumer leurs engagements" à financer les politiques climatiques du Sud, a prévenu le président chinois Xi.

Le Premier ministre indien Narendra Modi a estimé que la communauté internationale devait laisser "de la place pour la croissance des pays en développement" et ne pouvait "imposer la fin" des énergies fossiles, lors de son intervention devant la conférence climat. "Nous avons toujours besoin des énergies conventionnelles, on doit les rendre plus propres mais pas imposer la fin de leur utilisation", a-t-il déclaré devant ses pairs réunis au Bourget, près de Paris.

Investissements doublés

La conférence a donné lieu à des annonces sur les énergies vertes: les Etats-Unis, la France et 18 autres pays se sont engagés à doubler leurs investissements dans les énergies dites "propres", et 121 pays situés dans les régions les plus ensoleillées du monde ont lancé une "alliance internationale du solaire" (ISA).

Ce sommet aura donné l'occasion à l'Israélien Benjamin Netanyahu et au Palestinien Mahmoud Abbas de se serrer la main en public pour la première fois depuis longtemps.

Au terme de cette longue journée, MM. Hollande et Obama se sont retrouvés pour dîner dans un grand restaurant parisien.

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