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Cuba: le drapeau américain flotte à nouveau devant l'ambassade des Etats-Unis à Cuba

Depuis vendredi, le drapeau des Etats-Unis flotte à nouveau devant l'ambassade américaine à La Havanne. Il aura fallu attendre cinquante-quatre ans.

25 août 2015, 16:18
U.S. Secretary of State John Kerry watches the raising of the American flag at the newly opened U.S. Embassy in Havana, Cuba, Friday, Aug. 14, 2015. Kerry presided Friday over the flag raising ceremony in Havana as the United States and Cuba re-establish diplomatic relations after more than 54 years. (AP Photo/Ismael Francisco, Cubadebate)

Cinquante-quatre ans après avoir été abaissé, le drapeau américain flotte à nouveau devant l'ambassade des Etats-Unis à Cuba. Il a été hissé vendredi en présence du secrétaire d'Etat John Kerry qui a salué un "moment mémorable" entre les deux ex-adversaires de la Guerre froide.

"Mes amis, il n'y a pas besoin d'un GPS pour réaliser que la voie de l'isolement mutuel empruntée par les Etats-Unis et Cuba n'était pas la bonne", a affirmé M. Kerry. S'exprimant au cours d'une conférence de presse aux côtés de son homologue cubain Bruno Rodriguez, il a assuré que la normalisation des relations avec Cuba avait un caractère irréversible.

"Je ne peux pas imaginer un président, qu'il soit républicain ou démocrate, jeter tout ça par la fenêtre", a-t-il lancé, alors que la visite de vendredi a encore une fois suscité les critiques des opposants au réchauffement des relations, dont le gouverneur Jeb Bush et le sénateur Marco Rubio, candidats républicains à la Maison Blanche.

Estimant "formidable" de se trouver à Cuba, John Kerry a également réaffirmé que le gouvernement de Barack Obama est "fortement en faveur" de la levée de l'embargo économique imposé à l'île communiste depuis 1962.

"Pas toujours d'accord"

"Le peuple de Cuba serait mieux servi par une véritable démocratie dans laquelle les gens sont libres de choisir leurs dirigeants", a insisté John Kerry.

M. Rodriguez a lui affirmé que Cuba était disposé à "discuter de tous les sujets, même si nous ne sommes pas toujours d'accord", avec les Etats-Unis, y compris des droits de l'homme.

Il n'a pas manqué de souligner que les Etats-Unis étaient eux-mêmes confrontés à des problèmes intérieurs non résolus. "Cuba n'est pas le pays où se produisent des actes de discrimination raciale ou des brutalités policières provoquant des morts. Le territoire où des gens sont torturés et détenus dans un vide légal ne relève pas de la juridiction de Cuba", a-t-il ajouté en référence à la base militaire de Guantanamo.

Pour marquer un peu plus l'Histoire, ce sont les trois Marines qui avaient abaissé en janvier 1961 le drapeau flottant au fronton de la représentation diplomatique qui l'ont remis aux jeunes Marines pour le hisser de nouveau vendredi. Un geste qui scelle la nouvelle entente des anciens ennemis.

Présence suisse

La cérémonie a réuni notamment des membres des deux gouvernements et des élus du Congrès américain. Le conseiller fédéral Didier Burkhalter y a participé à l'invitation de John Kerry, car durant plus d'un demi-siècle la Suisse a représenté les intérêts américains à La Havane et ceux de Cuba à Washington.

Ce mandat confié à la Suisse s'est terminé avec la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, lesquelles sont déjà rétablies depuis le 20 juillet. Le drapeau cubain a d'ailleurs déjà été hissé à Washington depuis cette date.

Façades repeintes, rues asphaltées dans l'urgence : La Havane s'est mise sur son 31 pour accueillir M. Kerry. Ce dernier devait rester une dizaine d'heures sur place. Une première pour un secrétaire d'Etat américain depuis 1945.

Cette visite intervient huit mois après l'annonce solennelle et simultanée, le 17 décembre, par Barack Obama et Raul Castro, d'un rapprochement historique. Les deux gouvernements avaient rompu les liens en 1961 dans la foulée de la révolution castriste. Ils entretenaient néanmoins depuis 1977 des sections d'intérêts qui faisaient office d'ambassades.

Points de friction

Alors que de nombreux dissidents cubains craignent de perdre le soutien des Etats-Unis une fois les deux pays complètement réconciliés, M. Kerry est très attendu sur cette question.

"Je vais rencontrer des dissidents (...) J'aurai la chance de m'asseoir avec eux", a assuré John Kerry avant son voyage.

Mais si les relations entre les deux pays se sont apaisées, une intervention du père de la révolution cubaine Fidel Castro a rappelé les points de friction qui demeurent. L'ex-président a insisté sur les "nombreux millions de dollars" que les Etats-Unis doivent, selon lui, à Cuba en compensation de l'embargo économique imposé à l'île depuis 1962.

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