Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Délégation suisse au Forum Social Mondial de Tunis

Une délégation d'une soixantaine de suisses se rendra à Tunis à la fin du mois pour le Forum Social Mondial.

08 mars 2013, 07:36
Le Forum Social Mondial se déroulera à Tunis cette année. L'an passé, il s'est tenu à Porto Alegre, au Brésil.

La Suisse a été représentée à chacun des Forums depuis celui de Porto Alegre, au Brésil, en 2001. Huit délégations ont permis à des personnalités politiques, surtout d'obédience de gauche, à des syndicalistes et à des membres d'ONG, d'y prendre part. Plus de soixante personnes composeront la délégation helvétique à Tunis.

Parmi elles figurent des élus sous la coupole fédérale - les Verts Maya Graf, Luc Recordon, Christian Van Singer et Francine John-Calame, le socialiste Manuel Tornare ou la représentante du Parti évangélique Maja Ingold par exemple - et une forte cohorte du syndicat Unia. Mais le gros de la délégation sera constitué d'ONG telles qu'Alliance Sud, la Croix-Rouge ou Amnesty International.

Pour la Neuchâteloise Francine John-Calame, dont c'est la première participation au Forum Social Mondial (FSM), la lutte contre les abus des multinationales oeuvrant dans les secteurs de la pharma, de la finance ou de l'agro-alimentaire reste actuelle, notamment concernant la vente de l'huile de palme de Colombie.

"Des hectares de monocultures qui n'ont rien à voir avec l'agriculture biologique telle qu'elle devrait être pratiquée", observe-t-elle.

Standards sociaux

La place réservée à l'être humain dans un monde en mutation occupera aussi les esprits à Tunis. Pour Mme John-Calame, dans un projet européen "alternatif" les valeurs humaines doivent rester primordiales. "Redonner du sens et une valeur au travail des salariés" est essentiel, selon elle.

Même constat pour le Vert Luc Recordon (VD), qui défend l'idée "d'espaces de vie économiquement équilibrés, mais ne donnant pas toute priorité aux préoccupations économiques".

Depuis la présidence européenne exercée par Jacques Delors (1985-1994), l'Europe sociale "régresse", regrette l'ex-conseiller national Jean-Claude Rennwald (PS/JU) , qui sera lui aussi à Tunis. "Un projet alternatif" consisterait à ses yeux à "fixer des standards sociaux européens". Le Jurassien cite "la durée du travail" et "le domaine des salaires" comme chantiers prioritaires.

Aux abonnés absents

Présent il y a deux ans au FSM de Dakar, au Sénégal, M. Rennwald est d'avis que l'édition 2011 a "eu un écho important dans une grande partie de l'Afrique". Mais à Dakar, "j'ai été étonné par la faible présence de partis politiques, y compris de gauche", constate-t-il, amer.

Chef de campagne de la section suisse d'Amnesty International (AI), Bruno Riesen redoute, lui, à l'avenir, un élargissement des fossés entre le Nord et le Sud, entre pauvres et riches, ainsi que le chômage des jeunes qui est une "bombe à retardement". Quant au rôle dévolu à la Suisse, il est temps à ses yeux qu'elle quitte "sa position d'îlot" et qu'elle cesse "d'ignorer le reste du monde".

Votre publicité ici avec IMPACT_medias