Thomas Paul
En avril 1995, des bombardiers russes ont transformé en champ de ruines la ville de Samashki, dans l’extrême-ouest de la Tchétchénie. Une attaque aérienne et un massacre commis par des militaires russes ont coûté la vie à des centaines de civils. Des archives basées à Berne doivent assurer que les criminels de guerre ne restent pas impunis.
«C’était le 8 avril 1995», raconte Zainap Gashaeva, militante tchétchène des droits humains réfugiée à Berne depuis cinq ans. Celle qui séjournait ce jour-là à Samashki se souvient: les gens sortaient en courant de leurs maisons, fuyaient dans toutes les directions, les morts gisaient dans la rue.
Les soldats russes commandés par le général Anatoly Kulikov – dont une partie étaient saouls ou drogués – ont tué sans discernement des civils à Samashki les 7 et 8 avril 1995, selon des informations fournies par le Haut Commissariat des Nations Unies...